De nouvelles fuites de documents internes touchent cette fois le parti d'extrême-droite allemand, révélant un racisme flagrant, des luttes internes et des transactions financières louches.
Pour la seconde fois depuis 2008, des milliers de mails du parti d'extrême-droite allemand NPD ont fuité, a indiqué lundi 14 février Der Spiegel, qui parle dans ses colonnes de "nazileaks". L'hebdomadaire allemand a en effet eu accès à quelque 60.000 messages d'hommes politique du NPD, sans pouvoir dire si cette fuite est due à un dysfonctionnement du système informatique au siège du parti ou à l'action d'un hacker.
Der Spiegel décrit au travers de ces messages la "vie interne chaotique du parti d'extrême-droite". Ces messages évoquent selon l'hebdomadaire des financements troubles de campagnes électorales, ou des disputes internes tournant à l'insulte et aux mots haineux entre membres du parti.
Racisme flagrant
Surtout, ces mails témoignent d'un racisme flagrant, souligne l'hebdomadaire. Emploi de termes racistes, références au mouvement nazi… On peut ainsi lire dans ces correspondances les propos d'un responsable du NPD de Hambourg se plaindre d'un autre membre du parti qui aurait une "Négresse" parmi ses amis Facebook.
Le porte-parole du NPD Klaus Beier a menacé d'actions en justice après la publication de ces mails, affirmant que ces derniers avaient été "probablement manipulés". Une réaction similaire à celles déjà formulées lors des précédentes fuites en 2008.
Anciens nazis
Le NPD, créé en 1964 par d'anciens nazis et qui comptait entre 6 et 7.000 adhérents en 2009, dispose actuellement de huit sièges au Parlement de Saxe-Anhalt et de six sièges en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, deux Länder de l'ex-Allemagne de l'est. Ces régions déshéritées après la chute du Mur sont un terreau fertile pour les idées d'extrême droite. Il a officialisé sa fusion avec la DVU le 1er janvier dernier. La DVU, créée en 1971 par un millionnaire et antisémite notoire, Gerhard Frey, qui fut son président jusqu'en 2009, a actuellement un siège au parlement régional de Brême. Le parti compte selon ses dires environ 4.000 adhérents.
Nouvel Observateur
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