mercredi 23 février 2011

L'aide d'urgence vivement critiquée

Quatre organisations proches de l’asile lancent un appel pour améliorer le sort des femmes et des enfants déboutés.

Amnesty International, l’Observatoire suisse du droit d’asile et des réfugiés, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés et Solidarité sans frontières ont dénoncé hier les conditions de vie des requérants d’asile déboutés soumis au régime de l’aide d’urgence. Ils ont mis en avant le sort des femmes, des enfants et des personnes vulnérables qui n’ont plus droit qu’à un hébergement collectif et à la remise des produits de base.

Ils ont distribué hier aux députés une ration de nourriture pour marquer la difficulté des conditions de vie de ces personnes.

Un psychologue de l’association Appartenances estime que de telles conditions de vie engendrent des souffrances psychiques. Le porte-parole d’Amnesty Alain Bovard parle, lui, de violation de la Convention des droits de l’enfant: «Je connais le cas d’enfants dans le canton de Vaud qui ne peuvent pas voir depuis des mois leur père incarcéré à Frambois, à Genève, pour être expulsé. Et cela faute d’argent pour payer le train. Cela contrevient à cette convention ratifiée par la Suisse.»

Les quatre organisations demandent à Philippe Leuba, chef du Département de l’intérieur, de revenir à la situation qui prévalait avant l’entrée en vigueur du régime de l’aide d’urgence: accorder l’aide sociale aux femmes, aux enfants et aux personnes vulnérables. Elles lancent également une pétition au niveau suisse.

«La situation actuelle est strictement conforme à la loi votée par le Grand Conseil, réagit Philippe Leuba. L’abandon de l’aide d’urgence aurait deux conséquences: cela augmenterait la participation cantonale à l’aide d’asile. Aujourd’hui, sur les 85 millions qu’elle coûte au total, la Confédération paie 41 millions. Mais il n’y aurait également plus d’effet dissuasif et cela créerait un appel d’air vers le canton de Vaud. Un requérant doit comprendre dans les faits qu’il n’a pas obtenu l’asile, que son avenir n’est pas en Suisse et qu’il doit rentrer dans son pays.»

24 Heures

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