Une centaine de manifestants, selon la police, s'est rassemblée samedi après-midi devant l'hôtel de ville de Bordeaux pour dénoncer un "mépris du droit d'asile" concernant quatre familles qui campent dans une situation d'"extrême précarité" sur une place bordelaise.
"Il pleut, il fait froid, des familles avec des bébés dorment dehors: demandeurs d'asile à la rue", pouvait-on lire sur une affiche déployée sur le parvis de la mairie. "Non au mépris du droit d'asile", proclamait encore la plus grande banderole. Les manifestants, répondant à l'appel d'un collectif Asile réunissant notamment la Cimade, la LDH, le DAL, RESF, Amnesty International, ont demandé que ces quatre familles, dont deux enfants de 10 mois, soient "hébergés de façon digne comme l'exigent une directive européenne sur l'accueil des demandeurs d'asile et la convention internationale sur les droits de l'enfant", a indiqué à l'AFP Me Lucile Hugon, avocate d'une des familles et membre de l'Institut de défense des étrangers (IDE). Selon elle, ces quatre familles campent sur une place transformée en "marécage" avec les pluies des derniers jours et "pataugent dans la gadoue" sans toilette publique ni équipement pour réchauffer leur nourriture.
Le tribunal administratif de Bordeaux vient d'enjoindre le préfet de Gironde d'indiquer un lieu d'hébergement à l'une de ces familles, un couple géorgien et ses deux enfants de 9 ans et 10 mois, considérant que "le préfet de Gironde a porté au droit constitutionnel d'asile des intéressés une atteinte grave et manifestement illégale", selon une ordonnance du 10 novembre dont l'AFP a une copie.
Selon Me Hugon, l'IDE a introduit plus d'une quinzaine de référés similaires et obtenu chaque fois "gain de cause". "On est dans une situation ubuesque", a-t-elle ajouté, soulignant qu'"il n'y a pas d'afflux massif de demandeurs d'asile" en Gironde qui reçoit 1,2% des demandeurs.
AFP relayée par le Parisien
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