A propos des votations de novembre prochain, un courrier de lectrice dans le quotidien 24 Heures.
L’UDC l’avoue clairement, pour elle, nous sommes des moutons. Car blanc ou noir, un mouton reste un mouton… malléable et influençable. Il suffit de faire peur à un mouton et voilà qu’il se regroupe avec le reste du troupeau et ensemble ils bêlent d’une même voix.
Les statistiques nous annoncent une victoire de l’initiative des moutons noirs, tout comme elle a contribué au succès de l’UDC aux dernières élections fédérales. Alors que Berlin expose Hitler en soulignant courageusement le rôle incarné par le peuple allemand dans son ascension politique de l’époque, nous continuons à tomber dans le piège électoraliste tendu par le «Politburo» zurichois qui surfe sur une vague populiste et simpliste depuis des années.
Si comme moi, vous ne vous sentez pas une vocation de mouton, vous serez tenté par le «non et non». Pari pourtant bien risqué, car l’initiative de l’UDC sera probablement acceptée comme celle totalement inutile des minarets. L’initiative acceptée, la loi suisse appellera au renvoi automatique d’étrangers, sans aucune nuance, ni détail quant aux délits commis.
Seule issue pour sauver le minimum: dire non à l’initiative et dire oui au contreprojet du parlement. Dans le cas d’un double oui sorti des urnes, ce sera la croix dans la «bonne» case de la question subsidiaire qui fera la différence. Statistiquement il y aura plus de votants qui cocheront cette case si on additionne les convaincus du contreprojet et les opposants aux deux textes.
C’est un peu comme pour les électeurs de gauche français qui, en 2002, votaient massivement Chirac plutôt que Le Pen. Le contreprojet est effectivement le moins pire des deux désastres. Alors approuvons-le, même à contrecœur.
Doris Agazzi, Saint-Cierges
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