jeudi 28 octobre 2010

Provocation à la haine: deux mois de sursis et inéligibilité requis contre Le Pen

La Licra et SOS Racisme attaquent le leader du Front national pour pour avoir diffusé des affiches de campagne jugées offensantes à l'encontre des musulmans et de la population algérienne.

le pen un air de déjà vu

Deux mois avec sursis et un an d’inéligibilité ont été requis, ce jeudi, contre Jean-Marie Le Pen pour provocation à la haine. Attaqué par la Licra et SOS Racisme, le président du Front national est jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffusé, lors des élections régionales, des affiches de campagne pour le Front national jugées offensantes à l’encontre des musulmans et de la population algérienne.

L’affiche représentait une femme intégralement voilée à côté d’une carte de France recouverte du drapeau algérien sur laquelle se dressaient des minarets en forme de missiles, avec pour titre «Non à l’islamisme».

Lors des dernières élections régionales, le mouvement «jeunesse» du Front national, le FNJ, avait diffusé ces affiches en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et sur son site Internet, puis partout en France.

«Une blessure qui est restée»

La Ligue contre le Racisme et l’Antisémitisme (Licra) avait alors saisi le juge des référés du tribunal de Marseille, qui avait condamné le Front national à retirer les affiches. Le magistrat avait estimé qu’elles étaient «de nature à provoquer un sentiment de rejet et d’animosité à l’encontre d’un groupe de personnes dont sont visées les pratiques religieuses, les femmes et la nationalité». A l’époque, l’affaire avait d’ailleurs suscité des protestations de l’Algérie.

Cette fois, la Licra, accompagnée de SOS Racisme et du journaliste Mohamed Sifaoui, attaquent le Front national pour incitation à la haine raciale. «C’est une blessure qui est restée aux personnes musulmanes, invoque l’avocat de SOS Racisme, Me Patrick Klugman. La portée véritable de cette affiche, c’est maintenant qu’elle doit être jugée, en dehors de toute campagne électorale.»

Le procès se tient cet après-midi devant la 17e chambre. Le jugement sera mis en délibéré à plusieurs semaines.

Source AFP relayée par Libération

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