La justice française ne lâche pas l’affaire. La conductrice nantaise qui avait contesté, fin avril, une amende pour avoir pris le volant vêtue d’un niqab a été placée en garde à vue, hier, tout comme son compagnon. Brice Hortefeux avait en effet demandé une enquête contre Lies Hebbadj, qu’il soupçonnait de vivre en situation de «polygamie, avec quatre femmes dont il aurait eu douze enfants». Le ministre de l’Intérieur avait même menacé de déchoir le commerçant d’origine algérienne de sa nationalité française.
Un des collaborateurs de Lies Hebbadj a aussi été placé en détention, a affirmé le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin. Selon l’AFP, qui cite «une source proche du dossier», les gardes à vue porteraient sur des suspicions d’«escroquerie, de travail dissimulé et de fraude aux aides sociales». Brice Hortefeux avait en effet affirmé que les «compagnes» du commerçant bénéficiaient de l’allocation de parent isolé.
Des «maîtresses»
L’h omme n’avait cependant pas caché entretenir des relations avec plusieurs femmes. Il avait même déclaré à la presse: «A ce que je sache, les maîtresses ne sont pas interdites en France ni par l’islam.» Avant d’ajouter: «Si on est déchu de sa nationalité pour avoir des maîtresses, il y a beaucoup de Français qui seraient déchus de la nationalité. .
Jean-Michel Pollono, avocat de la jeune femme, a alerté les médias après son arrestation. «Je viens de voir ma cliente, j’ai vraiment du mal à comprendre… Maintenant si on conteste une contravention on se retrouve en garde à vue?» a-t-il déclaré hier matin. Avant de se dire «surpris qu’elle seule soit en garde à vue et que les autres compagnes ne le soient pas».
Le couple est «auditionné par la brigade financière de la police judiciaire», a précisé l’homme de loi, qui estime que sa cliente est «un dommage collatéral dans le conflit qui oppose Lies Hebbadj au ministre de l’Intérieur».
Brice Hortefeux n’avait pas encore commenté, hier soir, l’arrestation de Lies Hebbadj et de sa compagne. Rappelons que le ministre a été condamné vendredi dernier pour «injure raciste» après avoir déclaré, en se référant à un jeune d’origine maghrébine: «Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes.»
GUSTAVO KUHN dans 24 Heures.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire