vendredi 23 avril 2010

Une famille arménienne se voit refuser le statut de réfugié politique

A l'appel du Réseau éducation sans frontière 51 (RESF), une pétition circule actuellement en ville afin de soutenir les trois enfants de la famille Hovsepyan qui risquent de reprendre définitivement l'avion si leurs parents ne sont pas régularisés.Soutien famille arménienne

« Nous voulons garder Louciné (15 ans), Lilit (13 ans) et Hratche (10 ans) à Châlons. Ils sont le symbole d'une jeunesse sans papiers. N'attendons pas qu'ils soient dans l'avion pour agir ! Nous demandons que leurs parents soient régularisés afin que la famille menacée d'expulsion puisse continuer à vivre ici en toute sérénité ».
Une pétition on ne peut plus claire, de petits tracts résumant la situation : Catherine Tanguy et Dominique Stévenot, représentantes de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) n'ont pas fait les choses à moitié afin de soutenir et « de prendre sous leur protection » les trois enfants de la famille Hovsepyan, originaires d'Arménie, arrivés à Châlons le 3 juillet 2008 avec leurs parents.
L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) a refusé le statut de réfugié politique aux adultes de cette famille apeurée aujourd'hui. Il y eut appel, mais la Cour nationale du droit d'asile a débouté les Hovsepyan qui vivent dans une angoisse permanente. Outre le traumatisme d'un retour express en Arménie, le père imagine mal revenir sur ses terres.

Menacé de mort
Engagé politiquement et actif lors de la campagne des élections présidentielles de mars 2008 aux côtés de Levon Ter-Petrossian (un ancien président qui fut alors battu), M. Hovsepyan a été victime de persécutions et d'intimidations (violences, maison et magasin brûlé…), de harcèlement et de menaces de mort. La famille Hovsepyan a donc fui son pays à la hâte afin de reconstruire une nouvelle vie en France, ce fut à Châlons.
« Nous avons été informés de cette menace d'expulsion par Maryline Ruer, représentante FCPE, et les parents du collège Duruy où les deux aînées sont scolarisées. Les enfants n'ont aucun souci en cours, travaillent sérieusement, ont des notes correctes et sont très bien intégrés, ils risquent d'être arrachés à cette nouvelle vie. Les voir partir dans un avion serait un vrai déchirement. D'où cette pétition lancée mercredi soir », poursuivent Catherine Tanguy et Dominique Stévenot, prêtes à soulever des montagnes afin de récolter un maximum de paraphes. Dès le premier soir, 150 « griffes » étaient comptabilisées.

Régularisation possible
La mobilisation se poursuit samedi à l'occasion des portes ouvertes annuelles du collège Duruy. L'une sera en extérieur en permanence, et une autre dans l'établissement au stand FCPE. « Chacun peut également signer sur le site resf.reims.free.fr », assurent ces deux mères de familles irritées par cet état de fait.
Dans quelques jours, les signatures seront remises au préfet. Contactés, les services de l'État dans la Marne, n'ont pas souhaité s'exprimer sur ce sujet délicat, d'autant que le dossier « est en cours d'instruction », nous fait-on savoir.
À l'instar de certains de ses homologues d'autres départements qui avaient régularisé des familles à titre humanitaire et exceptionnel, le nouveau préfet de Région et de la Marne Michel Guillot en fera-t-il autant ?

David ZANGA dans l’Union

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