Echaudée par des problèmes de drogue, la section locale de l’UDC lance une pétition demandant la fermeture du foyer d’accueil pour candidats réfugiés. L’Etat du Valais se dit très sceptique.
Sept dealers africains arrêtés l’an dernier, une villa cambriolée par un requérant d’asile irakien le mois passé: pour l’UDC de Collombey-Muraz, c’en est trop. Criant à l’insécurité générale, ses responsables demandent à la Municipalité «de tout entreprendre pour faire fermer ce centre, dont la population ne veut plus». Forts de l’appui des Jeunes UDC du district de Monthey et de l’UDC du Valais romand, ils ont choisi l’arme de la pétition. «Nous voulons donner un signal fort à la commune», martèle Mikaël Vieux, président de la section locale.
Le foyer en question, situé en pleine zone industrielle, accueille actuellement 44 des quelque 1700 demandeurs d’asile hébergés en Valais. Ce sont tous des célibataires, dont beaucoup proviennent d’Afrique de l’Ouest. En février dernier, l’exécutif de Collombey-Muraz avait émis le vœu que ce centre abrite en priorité des familles. Refus clair et net de la part du Canton, seule instance compétente en la matière. «Les baraquements ne s’y prêtent pas du tout, souligne Emile Blanc, chef de la section asile du Service valaisan de l’action sociale. Et nous avons besoin de cette structure. Nous n’envisageons pas de la fermer pour l’instant.»
Les autorités ne nient pas pour autant l’existence d’un trafic de stupéfiants dans le secteur. La surveillance policière a ainsi été intensifiée ces derniers mois, comme en témoigne le patron d’une entreprise voisine. «Notre personnel a l’obligation de signaler la présence de toute personne suspecte», ajoute Emile Blanc. L’autre effort préventif concerne l’occupation des pensionnaires: 50% d’entre eux travaillent déjà dans le cadre de programmes d’utilité publique. «Notre but est que tous, y compris les requérants déboutés, puissent y participer.» Les démarches sont en cours, indique la présidente de Collombey-Muraz, Josiane Granger.
Dans des camps militaires?
L’avenir dira si l’abandon de ce foyer d’accueil correspond à une volonté populaire. Cas échéant, cela ne reviendrait-il pas à déplacer le problème dans une autre localité? L’UDC en convient. Mais évoque la possibilité d’héberger les requérants déboutés «dans des cantonnements militaires situés à l’écart des zones d’habitation, et qui ne sont plus utilisés par l’armée». Auteur d’une récente interpellation dans ce sens, le bouillant député valaisan Jean-Luc Addor attend la réponse du Conseil d’Etat avec impatience. Les pétitionnaires de Collombey-Muraz aussi.
Un article signé Patrick Monay dans 24 Heures
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