mercredi 3 mars 2010

Migrantes maltraitées: se taire ou être expulsées

Une femme d'origine éthiopienne est menacée d'expulsion pour s'être séparée de son mari violent. Le collectif féministe Sorcières en colère a dénoncé hier en conférence de presse l'attitude inflexible du Conseil d'Etat vaudois. Faisant fi de la volonté du Grand Conseil, le gouvernement refuse de régulariser Genet Douno, une Ethiopienne établie en Suisse depuis dix ans. Un article de Michaël Rodriguez dans le Courrier.

En septembre dernier, le Grand Conseil avait apporté son soutien à une pétition lancée par les Sorcières en colère. Ce texte, pourvu de près de 1400 signatures, demandait au canton de réexaminer la situation de Genet Douno. Le Service vaudois de la population avait refusé de renouveler son permis de séjour parce qu'elle ne faisait plus ménage commun avec son mari. Une séparation qui faisait suite à des épisodes de violence conjugale.

Dans sa réponse, le Conseil d'Etat estime que «les violences alléguées n'ont pas été prouvées». Mais le collectif affirme qu'un certificat médical et un rapport de police sont des indices suffisants de maltraitance. «A l'heure actuelle, les femmes migrantes victimes de violences conjugales ne sont pas protégées», déplore Karine Clerc, membre du collectif. En réponse à un postulat de la députée socialiste Fabienne Freymond Cantone, le Conseil d'Etat avait pourtant affiché sa volonté de mieux tenir compte de cette problématique.
La position du gouvernement mécontente aussi la Commission des pétitions du Grand Conseil. Dans une lettre signée par tous ses membres sauf un, elle demande au Conseil d'Etat de reconsidérer sa réponse.

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