dimanche 29 novembre 2009

Les Suisses disent oui à l'initiative anti-minarets


Un symbole de domination? Manifestement, l'argument des initiants a porté.
Un symbole de domination? Manifestement, l'argument des initiants a porté. (Pixsil)

La construction de nouveaux minarets pourrait à l'avenir être interdite en Suisse. Selon les premières projections de l'institut gfs.bern, les Suisses ont accepté cette initiative populaire par 58% des voix. L'interdiction d'exporter du matériel de guerre a en revanche été rejetée.

Soutenue par l'Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) et l'Union démocratique fédérale (UDF / droite chrétienne) mais combattue par tous les autres partis et par le gouvernement, l'initiative anti-minarets a manifestement séduit les Suisses, qui se sont rendus aux urnes dans une proportion nettement plus élevée que d'habitude (55%).

Les premières projections de l'institut de sondage gfs.bern pour le compte de SSR SRG idée suisse montrent en effet que 58% d'entre eux auraient glissé un oui dans l'urne. Quant aux cantons, un grand nombre d'entre eux se dirigeraient vers l'acceptation de cet objet.

L'édification de tels monuments pourrait donc désormais interdite en Suisse. Le dernier sondage gfs sur la question indiquait pourtant un refus dominant de l'initiative par 53% de non, contre 37% de oui et 10% d'indécis. Mais il est vrai que le oui avait progressé entre le premier et le second sondage, fait plutôt inhabituel s'agissant d'une initiative.

Considérant que les minarets ne sont pas indispensables à la pratique de l'islam, mais qu'ils constituent plutôt le symbole d'un islam conquérant, les partisans de l'initiative ont mené une campagne jugée agressive mais qui a apparemment porté ses fruits.

Les autres partis ont quant à eux mis en garde contre une acceptation de l'initiative, estimant notamment qu'une telle interdiction irait à l'encontre du principe de la liberté religieuse et qu'elle aurait pour effet de stigmatiser les quelque 4% de musulmans qui habitent en Suisse.

Le gouvernement a par ailleurs fait connaître sa position inhabituellement tôt. Dès le dépôt du texte, il s'y est opposé, insistant par la suite sur le fait qu'interdire les minarets vexerait inutilement le monde musulman et que l'image de la Suisse dans le monde s'en trouverait sérieusement écornée.

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