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Philippe Leuba, chef du Département vaudois de l’intérieur, estime que le canton n’a rien à se reprocher dans l’affaire du renvoi à Rome d’Abdirashid, mineur non accompagné de 17 ans scolarisé à Lausanne. Il en attribue l’entière responsabilité à l’Office fédéral des migrations (ODM) qui décide des expulsions; le canton ne faisant qu’exécuter. «Le 9 novembre, nous avons eu une séance avec l’ODM qui nous a garanti que le renvoi d’un mineur non accompagné présuppose l’existence d’un réseau sur place pour l’accueillir.»
Abdirashid est le premier cas vaudois, mais Berne a déjà renvoyé une vingtaine de requérants mineurs non accompagnés (RMNA) depuis décembre 2008. Car le Règlement Dublin est « explicitement applicable aux RMNA ». Mais il contient des dispositions particulières pour ces derniers, explique-t-on à l’ODM : l’Etat dans lequel séjourne un membre de la famille du RMNA est responsable de ce dernier afin de « rétablir l’unité familiale ». En l’occurrence, le jeune Somalien a été transféré en Italie parce qu’il y avait demandé l’asile en octobre 2008, ce qu’il avait tu au canton lors de son enregistrement. Mais il n’a aucune parenté là-bas et se retrouve aujourd’hui livré à lui-même.
Philippe Leuba affirme avoir reçu des assurances que l’Italie faisait le nécessaire. Pas comme la Grèce où l’ODM a renoncé, comme « la majorité » des Etats Dublin, à renvoyer des mineurs seuls en raison des carences dans l’accueil. En entendant que l’Etat italien n’avait pas reçu Abdirashid, le canton a adressé une demande d’explications à l’ODM mercredi soir.
Après avoir menacé de sanctions le doyen qui a rendu public le renvoi d’Abdirashid, Philippe Leuba s’est ravisé: «Je comprends sa réaction, même si je considère qu’il a un devoir de loyauté envers son employeur, l’Etat.» Reste que le doyen a été rejoint depuis par le groupe des Verts vaudois, qui a déposé mardi une interpellation au Grand Conseil pour demander des réponses du gouvernement. A Berne, une démarche similaire a été entreprise au Conseil national par la socialiste Josiane Aubert. Et deux syndicats, SUD et celui des maîtres de l’enseignement professionnel vaudois, demandent, par la voie d’une pétition, qu’on cesse de renvoyer les jeunes en formation.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Le canton de Vaud devrait-il faire une exception quand il s’agit de renvois de mineurs ?
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