jeudi 17 septembre 2009

Un nouveau mandat pour Frontex

En 2010, la Commission veut renforcer Frontex, l'agence qui surveille les frontières extérieures de l'Union, et mieux répartir le fardeau des réfugiés.
70 migrants ont trouvé la mort cet été en tentant la traversée de la Méditerrannée. Ces nouveaux drames ont pesé, mardi 15 septembre, sur les débats du Parlement européen. “Il est nécessaire d’optimiser et de renforcer le rôle de Frontex pour lutter contre l’immigartion illégale et la traite des êtres humains”, a argumenté Tobias Billström, ministre suédois de l’immigration et président du Conseil.
Frontex, agence européenne chargée de coordonner la coopération entre les États membres en matière de la gestion des frontières extérieures, fournit notamment un appui aux opérations d'expulsion conjointes. Tobias Billström, qui a a rappelé que le bugdet de Frontex (36 millions d’euros) est en augmentation cette année, est prêt à aller plus loin.
Pour gagner en efficacité, la Commission souhaite élargir le mandat et les compétences de l’agence. Des propositions en ce sens devraient intervenir début 2010. Il s’agit notamment de renforcer la coopération de Frontex avec la Lybie et la Turquie, pays clés sur la route de la migration illégale. “J’ai envoyé récemment une lettre aux autorités lybiennes, j’attends leur réponse avec impatience. Je suis prêt à me rendre sur place avant la fin de l’année”, a déclaré Jacques Barrot, commissaire à la justice, la liberté et la sécurité. “Nous pourrons gérer conjointement les flux migratoires. Nous sommes prêts à assister les Lybiens pour qu’ils traitent mieux les migrants, en respectant leurs droits fondamentaux.”
Répartir les réfugiés entre les 27
Conseil et Commission souhaitent aussi renforcer le rôle de Frontex dans les opérations de rapatriement des migrants illégaux. L’agence devrait être associée à la planification et à l’organisation au niveau européen des vols d'expulsion conjoints.
“La solution au flux migratoire auquel doivent faire face la Grèce, l’Italie et l’Espagne appelle une réponse globale et solidaire ”, a par ailleurs déclaré le commissaire Jacques Barrot. Il propose que les réfugiés, au lieu de s'accumuler dans les pays les plus exposés, soient répartis entre les 27.
Un projet pilote est testé à Malte. La France a déjà joué le jeu en soulageant ce pays d’une centaine de demandeurs d’asile.
Si ces propositions ont été bien accueillies par le PPE, les conservateurs britanniques et les non-inscrits n’en veulent pas. Le groupe GUE/VN, pour sa part, a dénoncé le manque de transparence de Frontex. Le PSE et l’ALDE ont dit craindre que les réfugiés ne soient refoulés avant de pouvoir formuler leur demande d’asile. Selon la française Hélène Flautre (Verts/ALE) : “Les frontières extérieurs de l’Union sont devenues assassines. L’Europe est née du refus de la négation de l’autre et nous devons rester fidèles à cela”.
Réponse de Jacques Barrot: “Nous sommes en train de construire une politique d’immigration commune. Notre approche est équilibrée. Il s’agit de refuser l’immigration illégale, de favoriser immigration régulière et de préserver le droit d’asile.”

Un article lu sur la page Politique de MCSinfo, Université Robert Schuman de Strasbourg

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