L'assassinat d'un réfugié darfouri expulsé par les Britanniques relance le débat sur les demandeurs d'asile et la situation dramatique dans cette partie de l'Afrique.
Adam Osman Mohammed, 32 ans, a été abattu chez lui devant sa femme et son fils de 4 ans quelques jours après son arrivée dans son village, dans le sud du Darfour. Des agents l'avaient pris en filature depuis Khartoum. Cette affaire devrait être utilisée par les défenseurs du droit d'asile qui s'opposent au souhait du ministère de l'Intérieur britannique de faire lever l'interdiction de renvoyer au Soudan les personnes dont la demande d'asile a été rejetée. Les avocats du gouvernement s'apprêtent en effet à plaider en faveur du renvoi de quelque 3 000 personnes à Khartoum.
Les partisans du droit d'asile rappellent qu'Adam Osman Mohammed, un Darfouri non arabe, était venu en Grande-Bretagne pour échapper aux persécutions au Soudan. Le village où il était agriculteur avait été attaqué deux fois par les janjawids, les milices arabes, et il avait dû s'enfuir avec sa famille. Séparé de sa femme lors de la deuxième attaque sur le village, il avait fui au Tchad avant de gagner la Grande-Bretagne en 2005.
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