François Brélaz, député UDC, s' exprime dans la rubrique Réflexions de 24 Heures.
Depuis le 1er avril 2004, les requérants frappés de non-entrée en matière (NEM), qui devraient quitter le pays mais choisissent d’y rester en attendant une issue hypothétique, peuvent obtenir l’aide d’urgence. Depuis le 1er janvier 2008, cette même aide est accordée aux requérants déboutés après une procédure.
Estimant que la vie en Suisse, même avec l’aide d’urgence, est plus facile que dans certaines parties du globe, beaucoup cherchent à s’incruster de manière défini tive. S’ils n’ont pas de papiers d’identité, on ne peut les renvoyer; certains ont des papiers, mais leur pays d’origine ne délivre des documents pour le retour que si l’intéressé lui même en fait la demande. En décembre 2008, il y avait, dans le canton de Vaud, 263 requérants déboutés pour lesquels l’obtention de tels documents était impossible à cause de leur attitude non coopérative.
C’est ainsi qu’une mère de famille a déclaré à un responsable de l’asile: «Nous resterons tant que les enfants iront à l’école.» Cela peut signifier rester en Suisse, à la charge de la société, pendant dix ans, voire davantage. Et, lorsque les enfants auront terminé l’école, cette famille dira: «Nos enfants ont fait toute leur scolarité en Suisse, nous devons pouvoir rester.» D’autre part, je n’accepte pas l’arrogance de ces personnes en situation illégale, qui vivent aux frais du contribuable et osent, chaque mardi, distribuer des tracts provocateurs aux députés avec notamment le slogan: «On est ici, on vit ici, on reste là.» A la mi-novembre 2008, dans le canton de Vaud, 644 personnes touchaient l’aide d’urgence. Les requérants sont répartis dans les cantons proportionnellement à leur population, et Vaud se voit donc attribuer 8,4% des arrivants.
Un sondage effectué en octobre 2008 par un mouvement proche des requérants nous apprend que, sur 73 personnes interrogées, 20 vivent dans un centre depuis six mois, 21 depuis une année, 5 depuis une année et demie, 10 depuis deux ans, 7 depuis trois ans, 7 depuis quatre ans et 3 depuis cinq ans et plus.
Nous nous trouvons actuellement dans une impasse car, finalement, pourra-t-on refuser un permis B à une personne dont la présence aura été tolérée pendant dix ans?
Mon collègue de parti Jean-Pierre Grin, conseiller national, vient de déposer une interpellation dans laquelle il demande au Conseil fédéral s’il est conscient que, à l’heure actuelle, il n’y a aucune solution en vue pour ces requérants déboutés qui cherchent à s’installer définitivement.
L’interpellation évoque également les pays de transit, c’està- dire des pays où l’on enverrait les requérants déboutés et à partir desquels les personnes renvoyées entreprendraient les démarches pour rentrer dans leur région d’origine.
En janvier 2003, Mme Ruth Metzler, toute PDC qu’elle était, a entrepris un voyage au Nigeria et au Sénégal. Avec ce dernier pays, un accord de transit a été signé, mais n’a finalement pas été ratifié.
Maintenant, à Mme Eveline Widmer-Schlumpf de prendre son bâton de pèlerin et d’aller en Afrique conclure des accords de réadmission ou de transit!
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