mardi 16 décembre 2008

Le Taser aurait tué 334 personnes selon Amnesty


Les pistolets à électrochocs ont causé directement ou indirectement la mort de 334 personnes aux Etats-Unis en plus de sept ans, selon Amnesty International (AI).


Selon des médecins légistes et des officiers de justice américains, les décharges ont entraîné la mort dans 50 cas au moins. (Photo: Keystone)


L'organisation demande aux gouvernements de suspendre l'usage des «Tasers» ou de restreindre fortement leur utilisation.

Le nombre de personnes décédées aux Etats-Unis entre 2001 et août 2008 après avoir été touchées par des pistolets paralysants a atteint 334, selon un rapport d'AI publié mardi.

Certains de ces décès ont pu être causés par l'usage d'un «Taser» lié à un autre facteur, comme la prise de drogue ou des problèmes cardiaques, a précisé à l'ATS Manon Schick, porte-parole de la section suisse d'AI.

En dernier recours

Selon des médecins légistes et des officiers de justice américains, les décharges dues à des pistolets à électrochocs ont entraîné la mort dans 50 cas au moins.

«Les pistolets Taser ne sont pas les 'armes non meurtrières'» que décrivent les industriels, affirme dans un communiqué Denise Graf, experte sur le travail de la police au sein de la section suisse d'AI. Cette responsable a rencontré la semaine dernière à Lausanne le patron de Taser France.

Ces pistolets «peuvent tuer et ne devraient être utilisés qu'en dernier recours», estime Denise Graf. Les «Tasers» favorisent par nature les abus, constate-t-elle. Très maniables et faciles à utiliser, ils peuvent infliger une forte douleur sans laisser de traces importantes, selon l'experte.

Fillette de onze ans

Selon le rapport d'AI basé sur 98 autopsies, 90 % des personnes mortes après avoir été touchées par un pistolet paralysants étaient désarmées. Un grand nombre ne constituaient de toute évidence pas une menace dangereuse, note l'organisation.

Des policiers ont par exemple utilisé des «Tasers» contre des enfants, des femmes enceintes et même une personne âgée souffrant de démence sénile. L'étude évoque notamment le cas d'une fillette de onze ans en difficultés scolaires qui a reçu des décharges après avoir frappé un policier à coups de poing au visage en mars dernier en Floride

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