vendredi 28 novembre 2008

Le CSP en désaccord avec le canton

En vertu de la nouvelle loi fédérale sur les étrangers, l’Etat reprend à son compte le travail effectué jusque-là par le Centre social protestant. L’association se dit déçue. Un article de Viviane Menétrey dans 24 Heures.
Pas le choix. A lire la déci­sion du Conseil d’Etat pu­bliée hier, impossible de confier plus longtemps au Centre social protestant (CSP) la promo­tion de l’intégration dans le can­ton. Le mandat qu’il détient de­puis 2001 et qui semble avoir donné entière satisfaction, son «travail de pionnier» étant salué, s’achève d’un coup d’un seul, en vertu de la nouvelle loi sur l’inté­gration des étrangers.
  Le CSP regrette la perte de «cette activité passionnante», mais déplore surtout «que plu­sieurs associations non gouverne­mentales, compétentes et appré­ciées par les partenaires» se re­trouvent dans la même situation, suite à la reprise par l’Etat de la promotion de l’intégration.
  Y aurait-il de l’eau dans le gaz entre les milieux associatifs et le canton?
  Si tel est le cas, Philippe Leuba en est le premier surpris. «La loi fédérale nous oblige à n’avoir qu’un seul répondant cantonal. On peut critiquer ce cadre, mais il nous est imposé, réagit le chef du Département de l’intérieur. Au lieu de rompre purement et sim­plement avec le CSP, nous avons décidé d’associer ses membres à la discussion afin de trouver la meilleure façon d’effectuer cette transition en douceur, c’est-à-dire progressivement jusqu’en 2010.» Et de préciser que les quatre colla­borateurs actuels répartis entre Bex, Yverdon, Renens et Nyon, seront réengagés par l’Etat «afin de ne pas perdre «leur précieuse expérience», tout comme le gou­vernement poursuivra sa collabo­ration avec le centre social.

Pour P.Leuba, il était simplement impossible de faire autrement Hélène Küng, directrice du CSP, peine à digérer la décision du canton de reprendre à son compte lapromotion de l'intégration 
«Les étrangers risquent de se méfier»

  Une transition sur deux ans, du personnel réengagé, une démar­che participative: au fond, qu’est-ce qui chiffonne le CSP? Si sa directrice, Hélène Küng, «com­prend » la volonté du canton de centraliser la promotion de l’inté­gration, elle peine à croire que c’était l’unique solution. «C’est vrai, beaucoup de cantons ont choisi cette interprétation, mais d’après les échos de plusieurs asso­ciations, ce choix n’était pas obliga­toire.
Nous n’avons d’ailleurs ja­mais fait mystère que nous regret­tions le retrait de ce mandat.» L’analyse est partagée par le dé­puté popiste Bernard Borel, ancien président du centre. Selon lui, ra­patrier l’intégration dans le giron de l’Etat est avant tout une déci­sion politique qui pourrait générer une certaine confusion, voire une désertion chez les principaux inté­ressés. «Envoyer des personnes au bénéfice d’une admission provi­soire solliciter de l’aide pour leur intégration alors que cette même institution peut leur retirer leur permis du jour au lendemain ris­que de les rendre méfiants.»

Aucun commentaire: