Les communes de La Côte sont sous pression pour répondre à l’obligation d’héberger les requérants d’asile. Pour créer le centre d’accueil qui manque à l’ouest du canton, des syndics planchent sur une solution intercommunale et modulable. Un article de Madeleine Schürch dans 24 Heures.
Pour Hans-Rudolf Kappeler,
député, le district de Nyon se doit de créer un centre d’accueil. ALAIN ROUECHE
Au chapitre de l’accueil des requérants d’asile, le district de Nyon fait figure de mauvais élève. Sur les huit centres d’hébergement collectif du canton, aucun ne se situe à La Côte. Et pour cause! Dans cette région privilégiée, où le prix du terrain atteint des sommets et les loyers frisent parfois le double de ceux de l’arrière-pays, l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) peine à trouver des appartements abordables.
Or le nombre des demandes d’asile ayant augmenté de 40% en Suisse entre juillet et septembre, cet organe réclame des mesures urgentes pour répondre aux besoins. L’une d’elles vise à réactiver les projets en souffrance dans ce Far West du canton.
«Notre priorité est aujourd’hui de trouver un terrain pour construire un centre d’accueil », résume le préfet JeanPierre Deriaz. La loi sur l’aide aux requérants d’asile obligeant désormais les communes de plus de 2000 habitants à trouver des hébergements, un groupe de travail planche depuis l’an dernier sur le sujet.
Des petites unités
Ce printemps, en compagnie du préfet, le député libéral Hans-Rudolf Kappeler a ainsi repris son bâton de pèlerin pour convaincre les élus du district qu’ils devaient assumer leur part dans un canton qui doit accueillir 8,4% des demandeurs d’asile. Pour l’occasion, il a ressorti un projet qui lui tient à coeur: l’installation de logements pavillonnaires, modulables, sur une parcelle mise à disposition par une ou plusieurs communes. «Pour éviter une trop forte concentration et un rejet de la population, l’idéal serait de trouver des sites communs entre Nyon, Rolle et Aubonne, permettant de créer deux à trois unités d’accueil pour une cinquantaine de personnes chacune », explique celui qui est aussi syndic de Prangins.
MODULAIRE Pour construire à moindres frais dans une région où sévit la pénurie du logement, les élus veulent privilégier une construction préfabriquée et modulaire, comme ici les logements pour étudiants proches de la Bourdonnette. CHRIS BLASER, CHAVANNES-PRÈS-RENENS, LE 29 SEPTEMBRE 2004
En 2005, déjà à la tête d’un groupe de travail, il avait proposé de confier à une société privée active en Suisse alémanique la construction et la gestion d’une telle structure. Mais l’Etat avait rejeté cette idée, puisque cette forme de contrat de leasing aurait ouvert une brèche dans le mandat réservé à l’époque à la Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile (Fareas).
«La gestion privée, on oublie, mais pas un projet d’habitations modulaires, qui serait une excellente solution dans une région minée par la cherté et la pénurie du logement», estime Hans-Rudolf Kappeler.
Du côté de l’EVAM, on est ouvert à toute proposition. «On serait prêt à examiner une telle construction si des communes nous mettent du terrain à disposition », confirme Patrick Bourquin, responsable de l’entité gérance à l’EVAM. La balle est donc dans le camp du district de Nyon.
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