jeudi 4 septembre 2008

Rapport LA LOI DES « JUNGLES »

Rapport LA LOI DES « JUNGLES »

La Coordination Française pour le Droit d’Asile déplore la situation des « exilés » dans le Nord-Ouest de la France

Mise en ligne : 04-09-2008 - http://www.secours-catholique.asso.fr/communique_1606.htm

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Paris, le 4 septembre 2008 - C’est pour tenter d’ouvrir les yeux des responsables politiques sur la réalité de
la situation préoccupante des « exilés » le long du littoral français de la Manche et de la Mer du Nord que la
Coordination française pour le droit d’asile (CFDA) a décidé de mener une enquête de mai à juillet 2008.
Intitulé La loi des « jungles », le rapport issu de cette enquête est rendu public ce jour peu avant la
Conférence ministérielle sur le droit d’asile qui se tiendra à Paris, les 8 et 9 septembre prochains, dans le
cadre de la présidence française de l’Union européenne.

Contrairement à l’annonce de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, la fermeture du camp de
Sangatte à Calais est loin d’avoir réglé le problème des « exilés » en transit dans le Nord-Ouest de la
France. Dans un contexte général de durcissement des contrôles aux frontières, on a, en effet, assisté à la
multiplication des campements informels sur l’ensemble des régions littorales de la Manche et de la Mer du
Nord.

Cette dispersion des « exilés » rend le phénomène moins visible et permet à l’Etat français d’affirmer, contre
toute évidence, que le problème est beaucoup moins important depuis cette fermeture. Tant que l’existence
de ces étrangers restera niée ou masquée, les responsables politiques continueront à se dispenser
d’identifier les causes de leur venue, de leur errance, de leur précarité et à s’exonérer de toute recherche de
solution.

Afin de faire un état des lieux de la situation des « exilés » et des réseaux d’acteurs en présence, la CFDA a
organisé douze missions dans les agglomérations de Roscoff, Saint-Malo, Cherbourg, Caen, Dieppe, Calais,
Dunkerque, Norrent-Fontes et Paris. Les objectifs de la CFDA sont clairs : interpeller les autorités sur les
pratiques incohérentes et les carences de l’administration française dans la région concernée et porter ses
revendications aux niveaux national et européen.

Dans le rapport, une attention particulière a été accordée à la place de l’asile, notamment à travers l’analyse
des effets pervers du règlement Dublin qui fait basculer nombre d’exilés dans une errance sans fin à
l’intérieur de l’Union européenne.

Au vu des informations recueillies auprès des exilés, des associations travaillant localement et des services
administratifs, la CFDA a relevé dix-neuf priorités sous forme de recommandations, concernant le respect du
droit d’asile, les conditions d’accueil, la protection des personnes vulnérables, les violences et harcèlements
policiers et les droits des personnes maintenues en rétention administrative.



La loi des "jungles"

Mise en ligne : 04-09-2008 - http://www.secours-catholique.asso.fr/actualitefrance_1607.htm

En marge de la conférence européenne sur l’asile réunissant les 27 États membres les 8 et 9 septembre à Paris, la Coordination française pour le droit d’asile publie un rapport où elle déplore la situation des "exilés du littoral " dans le Nord-Ouest de la France.

Au moment où la France s’apprêtait à prendre la présidence de l’Union Européenne, le Conseil d’Églises chrétiennes en France avait appelé de ses vœux que « l’harmonisation des politiques migratoires dans les différents pays de l’Union se fasse dans le respect des valeurs et des droits qui ont fait de cette partie de notre planète un espace de prospérité, de liberté et de paix ». La directive retour, votée en juin au Parlement européen a montré la difficulté d’une position commune en Europe en raison des situations différentes, notamment en ce qui concerne la limite de durée de la rétention. De 32 jours en France, la directive européenne l’a fixée à 18 mois et les personnes les plus fragiles, mineurs, femmes enceintes et malades, pourraient aller en rétention, voire être renvoyées vers des pays qu’ils auraient seulement traversés avant d’arriver en Europe.

L’enquête sur le terrain, menée de mai à juillet 2008, a permis de dresser une liste de points communs des situations rencontrées. Les localités du littoral partagent « un plus petit dénominateur humanitaire commun visant à assurer l’invisibilité des exilés », déclare Karen Akoka, une des enquêtrices. Les aides municipales se veulent discrètes pour ne pas être accusées d’être responsables d’un "appel d’air". Enfin, les mesures de dissuasion auprès des associations pour empêcher tout accès aux droits en dehors de mesures d’urgences se font de plus en plus pressantes. Ainsi, le Secours Catholique a du déposer pour la troisième fois, un permis de construire pour un lieu d’accueil humanitaire de jour à Calais. Le Tribunal administratif devrait donner sa réponse le 11 septembre 2008.

Préserver la dignité humaine

Dans ce contexte, le rapport sur la situation des migrants sur le littoral de la Manche et la mer du Nord que publie la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA), dont le Secours Catholique est membre, vient à point nommé pour énoncer des recommandations. Elles visent au respect de la dignité des personnes présentes sur le territoire français et rappellent que les migrants ont des droits, indépendamment de leur situation administrative. Les recommandations sont regroupées autour de quatre thématiques, le respect du droit d’asile, l’obligation d’accueillir dignement les migrants dont les demandeurs d’asile, la protection des personnes vulnérables et l’arrêt des pressions policières. Enfin, le rapport insiste sur le respect des droits des personnes maintenues en rétention.

Emmanuelle Dethomas

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