mardi 30 septembre 2008

La Forteresse

Un chef-d'oeuvre du compromis helvétique: lettre de M. Alain Simon, Lausanne, dans le courrier des lecteurs de 24 Heures

Fernand Melgar déclare faire des films engagés, mais pas militants Le dernier film de Fernand Melgar, qui a gagné le Léopard d’or à Locarno, relate la manière dont les requérants d’asile qui arrivent en Suisse sont traités au centre d’enregistrement de Vallorbe. Cette oeuvre d’une grande sensibilité nous montre un univers carcéral dur, mais elle met avant tout l’accent sur l’humanité de l’ensemble des personnages, tant ceux qui travaillent dans ce centre que les demandeurs d’asile qui arrivent après un voyage souvent très long et difficile.
Il s’agit surtout d’un film remarquable parce que chacun, selon sa sensibilité, pourra se sentir conforté sur la nouvelle politique d’asile en vigueur depuis le début de l’année, quelle que soit son opinion. Si vous êtes partisan du statu quo ou d’un durcissement de cette politique, ou si vous jugez les nouvelles lois sur l’asile franche­ment inhumaines, vous allez y trouver votre compte.
La forteresse peut être consi­déré comme un chef-d’oeuvre du compromis helvétique sur un sujet très polémique. Cette position renforce l’opinion majo­ritaire qui a voté pour l’adoption des nouvelles lois, il y a bientôt deux ans. On peut se demander si c’est une bonne chose puisque ces textes ont été sévèrement condamnés dernièrement par le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (ONU); il est tout de même difficile de dire qu’une telle organisation déve­loppe des positions extrémistes…

 

Aucun commentaire: