mercredi 2 juillet 2008

Un centre lausannois pour requérantes épinglé

VAUD. Les résidentes signent une lettre ouverte pour dénoncer leurs conditions de séjour.


Par Camille Châtelain dans le Temps

«Les conditions dans lesquelles nous vivons sont insoutenables, indignes, inhumaines.» C'est ce qu'indiquent dans une lettre ouverte des femmes requérantes d'asile déboutées ou frappées de non entrée en matière (NEM). Cette démarche, à la fois collective et anonyme, est soutenue par la Coordination Asile Vaud.

Ce n'est pas la première fois que ce centre fait parler de lui. Un «Groupe Action», issu des «états généraux de la migration», s'est donné comme but d'améliorer la situation de ses occupants. Un repas commun réunit ceux-ci tous les lundis dans le quartier sous-gare de Lausanne. C'est au fil de ces rencontres qu'est née l'idée et la volonté des requérantes d'en appeler à l'opinion.

Les requérantes du Simplon constatent que «les choses ne se sont pas améliorées.» Au contraire, «l'intendant s'est fâché, est devenu méchant». Les femmes se plaignent d'un sentiment d'insécurité à cause des contrôles effectués par les responsables: «Nous ne nous sentons jamais tranquilles, ils peuvent venir à tout moment.» Elles déclarent ne pas avoir droit à l'assurance maladie.

A travers ces plaintes, c'est l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM), l'ex-Fareas, qui est principalement visé. Son directeur, Pierre Imhof, répond en renvoyant pour l'essentiel à la loi fédérale en vigueur depuis le 1er janvier 2008. «Un contrôle doit être effectué dans les chambres vers 22h pour vérifier que tout est en ordre. C'est inscrit dans la loi.» Il rappelle également que le centre est une structure collective conçue comme un lieu de vie transitoire, «comme la législation l'a voulu». Sur le comportement de l'intendant, il ne peut se prononcer faute d'exemples précis. Quant à l'assurance maladie, il assure que tous les locataires du Simplon sont assurés.

Le 20 mai, 18 députés vaudois avaient visité le centre lausannois. Pour le socialiste Roger Saugy, les conditions de séjour au Simplon semblent tolérables s'il s'agit d'un court séjour. Mais dans les faits, certains locataires y séjournent durant de longs mois. «J'ai été frappée par leur détresse et leur fragilité, raconte l'élue verte Alessandra Silauri. Même une personne avec une santé solide craquerait dans ces conditions.»

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