mardi 24 juin 2008

Carrefours

Diffusée dès aujourd’hui sur les chaînes locales romandes, l’émission Carrefours vise à donner chaque mois un visage et une voix aux migrants. Un article de Marc Ismail pour 24 Heures.

Laurent Bersier et Patricia Marin, créateurs et réalisateurs du magazine multiculturel Carrefours. ARNOLD BURGHERR


Elle est chercheuse et réalisa­trice colombienne, installée en Suisse depuis cinq ans, il est vidéaste veveysan et passionné par ces récits de vies venues de loin. Fondateurs de l’organisa­tion A la Vista!, Patricia Marin et Laurent Bersier sont quelque part les incarnations du maga­zine mensuel qu’ils lancent à quatre mains aujourd’hui. Ré­sultat d’une année de travail préparatoire, Carrefours ambi­tionne de montrer chaque mois pendant 26 minutes une réalité de la Suisse d’aujourd’hui. C’est-­à-dire une société métissée, dont les migrants font désor­mais partie intégrante. «En fai­sant nos démarches, nous avons senti une forte attente, se ré­jouit Laurent Bersier. Non seu­lement des principaux concer­nés, mais également des autori­tés, à un moment où se mettent en place de vraies politiques d’intégration cantonales.»
Pas de communautarisme

Le concept a ainsi séduit les chaînes de télévision de Ro­mandie, qui ont toutes accepté de diffuser le magazine. A l’ex­ception de Canal Alpha, et de la TSR. «Ils nous ont reproché de faire une émission ghetto, sou­pire Patricia Marin. Mais c’est tout le contraire, car nous vou­lons à tout prix éviter le piège du communautariste». La ligne directrice de chaque émission sera ainsi un thème, et non pas une communauté. Pour cette première, c’est la thématique du rapport entre migrants et médias qui a été choisie. His­toire notamment de compren­dre comment les étrangers vi­vent l’image d’eux-mêmes véhi­culées par les médias. Parmi les cinq rubriques composant le magazine, Carrefour des vies donnera la parole à un migrant, qui racontera son parcours, son arrivée en Suisse, son intégra­tion, plus ou moins réussie. Pour cette première, elle sera consacrée au professeur Anto­nio Da Cunha, directeur de l’institut de géoscience de l’Uni­versité de Lausanne, et ancien réfugié politique portugais.
«Je crois que les mentalités sont en train de changer. Et de toute façon, j’ai toujours pensé que le racisme n’avait pas d’ave­nir », sourit Laurent Bersier. L’élection dimanche du premier préfet noir de l’histoire du pays semble quelque part lui donner raison.

Ce soir à 18 h 25 sur TVRL et NRTV, et 9 h 25 sur ICI TV Informations et pilote sur www.alavistatv.net

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