vendredi 14 mars 2008

Interdire la mendicité dans le canton? Philippe Leuba n’y croit pas

Alors que Genève interdit de tendre la main depuis le début de l’année, le conseiller d’Etat en charge de l’Intérieur doute de la pertinence d’une telle mesure à l’échelon vaudois. Il préfère laisser aux communes le soin de légiférer. Un article de Viviane Ménétrey dans 24 Heures.

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Faut-il interdire les mendiants dans le canton? Le Grand Conseil ne s’est pas encore pro­noncé, mais l’avis de Philippe Leuba en dit long. Le conseiller d’Etat en charge du Départe­ment de l’intérieur est pour le moins perplexe quant à la perti­nence d’une telle mesure. Quand bien même Genève a franchi le pas au début de l’année. «Ge­nève est une ville canton, c’est incomparable avec notre situa­tion. » Voilà qui va sans doute mettre du plomb dans l’aile des initiati­ves de l’UDC François Brélaz et du radical Olivier Feller. Les deux députés ont tour à tour abordé le problème de la mendi­cité sur sol vaudois. Le premier en demandant d’étudier l’oppor­tunité de prendre des mesures, le second en exigeant d’inscrire dans la loi l’illégalité de cette pratique, et, par conséquent, de retirer cette compétence aux communes. Si la commission chargée d’étudier la proposition de François Brélaz demande au Conseil d’Etat de se positionner, elle n’en émet pas moins des réserves: «Interdire la mendicité semble disproportionné par rap­port à la faible ampleur du phé­nomène », lit-on dans ses conclu­sions. Quant à d’éventuelles sanctions, elles seraient «inap­plicables ». A titre personnel, Philippe Leuba partage ces conclusions même si le Conseil d’Etat devra probablement se prononcer sur le sujet. «La mendicité est un problème de proximité qui tou­che les villes plus que la campa­gne. Je suis d’avis qu’il faut lais­ser cette compétence aux com­munes. » Quant à une supposée vague de mendiants venus de l’Est, le magistrat n’a «aucun élément» qui permette de parler d’un afflux particulier.
Surtout, il doute de l’efficacité d’une quelconque sanction, qu’il s’agisse d’une amende ou de jours-amendes: «J’ai l’impres­sion que les prisons sont habili­tées à recevoir d’autres gens que des mendiants.» Sauf, bien entendu, si d’autres délits sont commis: «Mais, il ne s’agit plus de la loi sur la mendi­cité. » Reste pour le parlement à examiner la demande d’interdic­tion d’Olivier Feller. Cette der­nière pourrait bien finir aux oubliettes.

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