Alors que Genève interdit de tendre la main depuis le début de l’année, le conseiller d’Etat en charge de l’Intérieur doute de la pertinence d’une telle mesure à l’échelon vaudois. Il préfère laisser aux communes le soin de légiférer. Un article de Viviane Ménétrey dans 24 Heures.
Faut-il interdire les mendiants dans le canton? Le Grand Conseil ne s’est pas encore prononcé, mais l’avis de Philippe Leuba en dit long. Le conseiller d’Etat en charge du Département de l’intérieur est pour le moins perplexe quant à la pertinence d’une telle mesure. Quand bien même Genève a franchi le pas au début de l’année. «Genève est une ville canton, c’est incomparable avec notre situation. » Voilà qui va sans doute mettre du plomb dans l’aile des initiatives de l’UDC François Brélaz et du radical Olivier Feller. Les deux députés ont tour à tour abordé le problème de la mendicité sur sol vaudois. Le premier en demandant d’étudier l’opportunité de prendre des mesures, le second en exigeant d’inscrire dans la loi l’illégalité de cette pratique, et, par conséquent, de retirer cette compétence aux communes. Si la commission chargée d’étudier la proposition de François Brélaz demande au Conseil d’Etat de se positionner, elle n’en émet pas moins des réserves: «Interdire la mendicité semble disproportionné par rapport à la faible ampleur du phénomène », lit-on dans ses conclusions. Quant à d’éventuelles sanctions, elles seraient «inapplicables ». A titre personnel, Philippe Leuba partage ces conclusions même si le Conseil d’Etat devra probablement se prononcer sur le sujet. «La mendicité est un problème de proximité qui touche les villes plus que la campagne. Je suis d’avis qu’il faut laisser cette compétence aux communes. » Quant à une supposée vague de mendiants venus de l’Est, le magistrat n’a «aucun élément» qui permette de parler d’un afflux particulier.
Surtout, il doute de l’efficacité d’une quelconque sanction, qu’il s’agisse d’une amende ou de jours-amendes: «J’ai l’impression que les prisons sont habilitées à recevoir d’autres gens que des mendiants.» Sauf, bien entendu, si d’autres délits sont commis: «Mais, il ne s’agit plus de la loi sur la mendicité. » Reste pour le parlement à examiner la demande d’interdiction d’Olivier Feller. Cette dernière pourrait bien finir aux oubliettes.
Surtout, il doute de l’efficacité d’une quelconque sanction, qu’il s’agisse d’une amende ou de jours-amendes: «J’ai l’impression que les prisons sont habilitées à recevoir d’autres gens que des mendiants.» Sauf, bien entendu, si d’autres délits sont commis: «Mais, il ne s’agit plus de la loi sur la mendicité. » Reste pour le parlement à examiner la demande d’interdiction d’Olivier Feller. Cette dernière pourrait bien finir aux oubliettes.
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