Le 2 mars 1992, le Conseil fédéral proposait une disposition pénale contre le racisme. Contre un référendum qui craignait pour la liberté d'expression, SOS Racisme soutenait ce progrès, privilégiait la négociation et l'égalité de traitement qui sont généralement nécessaires pour défendre les victimes du racisme .
Le Conseil fédéral affirmait que la disposition pénale ne suffirait pas au changement des mentalités. Il demandait aussi des mesures plus importantes, dans les domaines de l'enseignement, de l'éducation, de la culture et de l'information .
Soulignant q ue le citoyen moderne rencontrerait dans sa vie quotidienne des personnes à l'apparence, la culture et la religion différente de la sienne, il évoquait le risque de tensions sociales . Aujourd'hui, ces tensions sont graves. Lutter contre le racisme est essentiel.
ACOR SOS Racisme défend depuis 1995 les victimes de racisme. Par milliers elles ont pu faire valoir leurs droits, défendre leur dignité. Son action contribue à l'évolution des mentalités, de la loi et de la jurisprudence.
A l'instar du Centre social protestant qui l'a créée, « elle prolonge le travail de consultation individuel par des actions collectives en s'efforçant d'agir sur les causes. Si nécessaire, il révèle au grand jour des insuffisances, des injustices ou des besoins sociaux demeurés cachés ».
Un exemple: discriminée au travail, Magalie Schaer donnait après sa victoire emblématique la somme à quoi avait été condamnée l'employeur pour aider des autres. ACOR SOS Racisme décidait alors la création du Fonds Magalie Schaer.
Genève, Vaud et la Confédération ont reconnu ACOR SOS Racisme d'utilité publique et l'ont doté de subventions comme d'autres organismes veillant à l'égalité, les associations féministes par exemple.
ACOR SOS Racisme risque de subir aujourd'hui une réduction de ses subventions, ce qui met son existence en cause.
Les victimes de racisme doivent-elles renoncer à être défendues alors que ce fléau s'étend? Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le racisme soulignait récemment la dangereuse évolution de ce fléau.
Pourtant, depuis l'affiche du mouton noir, le flux des adhésions à ACOR SOS Racisme et l'intérêt des médias témoignent d'une prise de conscience de cette menace.
La Convention contre le racisme prévoit que « c haque Etat partie favorise les organisations et mouvements intégrationnistes multiraciaux et autres moyens propres à éliminer les barrières entre les races, et à décourager ce qui tend à renforcer la division raciale ».
Les recommandations formulées à la Suisse par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) ont régulièrement souligné l'importance de cette disposition [1], et la Suisse assure poursuivre son soutien aux projets comme ACOR SOS Racisme. [2]
Indignés, les participants à l'assemblée générale annuelle d'ACOR SOS Racisme demandent le rétablissement immédiat des subventions d'ACOR SOS Racisme.
Résolution adoptée par l'assemblée générale du 10 mars 2008
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[1] Conclusions du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale : Switzerland. 30/03/98. CERD/C/ 304/ Add. (Concluding Observations/Comments); Conclusions du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale : Switzerland. 21/05/2002. CERD/C/60/CO/14. (Concluding Observations/ Comments).
[2] §31. La partie générale du code pénal suisse (CP) a fait l'objet d'une révision, qui a consisté essentiellement en une refonte du système de sanctions et qui entrera en vigueur au 1er janvier 2007. L'art. 386 CP, qui avait d'abord été intégré dans la révision de la partie générale, est entré en vigueur par anticipation, au 1.1.2006. Cette disposition prévoit l'adoption de mesures préventives visant à éviter les infractions et à prévenir la délinquance. Elle sert de base légale à la création et au soutien d'organisations prenant des mesures de ce type. Le Conseil fédéral a décidé l'entrée en vigueur de cette disposition par anticipation pour manifester expressément son soutien aux projets contre le racisme. §44. Le Gouvernement réaffirme ainsi sa conviction selon laquelle l'Etat ne peut pas laisser des organismes privés ou semi-privés lutter seuls contre le racisme, mais doit lui-même jouer un rôle important dans sa prévention §54. Le Gouvernement suisse considère son engagement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie comme une tâche permanente. Pour preuve de cette position, il a récemment décidé de reconduire le budget dont est doté le Service de lutte contre le racisme pour le financement de projets à long terme..
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