jeudi 20 décembre 2007

La nationalité dans les listes criminelles

La violence des jeunes a largement occulté les autres préoccupations, lors du débat-fleuve au National sur l'enfance et la jeunesse. Malgré l'opposition de la gauche, les députés ont demandé l'inscription de la nationalité dans la statistique criminelle. Un article paru dans le Journal du Jura.

Un ordinateur et un permis de conduire

Cette mesure devrait toucher tant les mineurs que les adultes. La nouvelle statistique policière de la criminalité sera actualisée en 2009. Le statut de séjour des étrangers y sera enregistré, rappelle le Conseil fédéral, qui soutenait la motion. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.
La droite dure a en revanche échoué dans sa tentative d'établir une distinction entre les Suisses récemment naturalisés et les autres. Walter Wobmann (UDC/SO) a désigné les coupables, à son avis, de l'augmentation de la violence: les jeunes d'origine balkanique. Un amalgame dénoncé par la gauche. "Les jeunes qui ont sprayé le mur de la maison d'Eveline Widmer-Schlumpf ne sont sûrement pas des Kosovars", a rétorqué Ada Marra (PS/VD).
La discrimination n'est pas une solution, ont estimé les députés. Après le Conseil des Etats, le National a ainsi chargé, par 100 voix contre 82, le gouvernement de prendre des mesures pour une meilleure intégration des migrants.
"Plutôt que d'aborder la jeunesse comme un problème, attaquons-nous aux problèmes de la jeunesse", a plaidé Adèle Thorens (Verts/VD), répliquant au tableau apocalyptique brossé par la droite dure.
La gauche et le PDC ont ainsi demandé au Conseil fédéral de s'atteler à une loi sur l'enfance et la jeunesse. La Chambre des cantons devra se prononcer.
Le débat a été l'occasion, pour Pascal Couchepin, de tresser des couronnes de lauriers aux parents et aux enseignants. Tout radical et laïc qu'il est, le ministre s'est aussi fendu d'une confession: ses bêtises de jeunesse auraient pu lui valoir aujourd'hui "au minimum" des mesures éducatives. On peut se poser la question de savoir si nos société ne sont pas devenues plus répressives, a-t-il ajouté.

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