Dans divers services de l’Etat français, des employés refusent de se voir transformés en «auxiliaires de police». On leur demandait de repérer et de dénoncer des étrangers en situation irrégulière. Une association a été créée.
«Nous refusons de collaborer à la chasse à l’étranger qui s’est instaurée dans ce pays.» N’acceptant pas de se voir transformés en «auxiliaires de police» en devant dénoncer des personnes en situation irrégulière, des salariés des services publics français viennent de s’organiser au sein du REFI (Réseau emploi formation insertion), afin de «résister collectivement».
Le mouvement est né à Lyon le mois dernier. Le déclic? Un employé de l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) s’aperçoit qu’un rendez-vous a été pris avec un demandeur d’emploi dont il s’occupe. A son insu. Sa hiérarchie explique alors au fonctionnaire que l’homme est un étranger en situation irrégulière, et que son rôle est de le signaler à des policiers qui pourront ainsi l’appréhender, rapporte un article du quotidien Libération.
Priés de dénoncer
«Heureusement, ce jour-là, la personne n’est pas venue», affirme le document annonçant la fondation du REFI. «Notre mission c’est l’emploi, la formation, l’insertion, ce n’est pas le contrôle des papiers des étrangers, et encore moins la délation», lit-on sur le texte rédigé par des fonctionnaires de plusieurs services de l’Etat. Car l’ANPE n’est pas le seul secteur de l’administration où les employés sont désormais priés de repérer des sans-papiers et de les dénoncer.
Fidèle à une des promesses de campagne de Nicolas Sarkozy, son ministre de l’Immigration Brice Hortefeux s’est en effet fixé «l’objectif» de 25 000 expulsions avant la fin de l’année. Dans ce but, il a rédigé plusieurs circulaires exigeant un contrôle accru des documents des étrangers dans divers services de l’Etat. Peinant à atteindre les quotas fixés, le ministre a même convoqué une vingtaine de préfets en septembre pour les réprimander, et leur demander d’accroître leurs efforts.
Des remontrances qui ont fait leur effet sur les magistrats. En tout cas sur certains. Début octobre, la Préfecture de Haute- Garonne (Toulouse) a informé qu’elle formait des «groupes de référents». Soit des fonctionnaires chargés de «croiser» les informations des différentes administrations afin de repérer des étrangers en situation irrégulière et les dénoncer à la police des airs et des frontières.
A la fin novembre, la France avait procédé à 21 000 «éloignements », selon l’expression utilisée par Brice Hortefeux pour parler d’expulsions du territoire.
Un article de Gustavo Kuhn dans 24 Heures
Brice Hortefeux
ministre de l’Immigration de Nicolas Sarkozy (AFP)
ministre de l’Immigration de Nicolas Sarkozy (AFP)
«Nous refusons de collaborer à la chasse à l’étranger qui s’est instaurée dans ce pays.» N’acceptant pas de se voir transformés en «auxiliaires de police» en devant dénoncer des personnes en situation irrégulière, des salariés des services publics français viennent de s’organiser au sein du REFI (Réseau emploi formation insertion), afin de «résister collectivement».
Le mouvement est né à Lyon le mois dernier. Le déclic? Un employé de l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) s’aperçoit qu’un rendez-vous a été pris avec un demandeur d’emploi dont il s’occupe. A son insu. Sa hiérarchie explique alors au fonctionnaire que l’homme est un étranger en situation irrégulière, et que son rôle est de le signaler à des policiers qui pourront ainsi l’appréhender, rapporte un article du quotidien Libération.
Priés de dénoncer
«Heureusement, ce jour-là, la personne n’est pas venue», affirme le document annonçant la fondation du REFI. «Notre mission c’est l’emploi, la formation, l’insertion, ce n’est pas le contrôle des papiers des étrangers, et encore moins la délation», lit-on sur le texte rédigé par des fonctionnaires de plusieurs services de l’Etat. Car l’ANPE n’est pas le seul secteur de l’administration où les employés sont désormais priés de repérer des sans-papiers et de les dénoncer.
Fidèle à une des promesses de campagne de Nicolas Sarkozy, son ministre de l’Immigration Brice Hortefeux s’est en effet fixé «l’objectif» de 25 000 expulsions avant la fin de l’année. Dans ce but, il a rédigé plusieurs circulaires exigeant un contrôle accru des documents des étrangers dans divers services de l’Etat. Peinant à atteindre les quotas fixés, le ministre a même convoqué une vingtaine de préfets en septembre pour les réprimander, et leur demander d’accroître leurs efforts.
Des remontrances qui ont fait leur effet sur les magistrats. En tout cas sur certains. Début octobre, la Préfecture de Haute- Garonne (Toulouse) a informé qu’elle formait des «groupes de référents». Soit des fonctionnaires chargés de «croiser» les informations des différentes administrations afin de repérer des étrangers en situation irrégulière et les dénoncer à la police des airs et des frontières.
A la fin novembre, la France avait procédé à 21 000 «éloignements », selon l’expression utilisée par Brice Hortefeux pour parler d’expulsions du territoire.
Un article de Gustavo Kuhn dans 24 Heures
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