mardi 11 décembre 2007

Asile, entre respect de la loi et humanité

Le 1er janvier marque l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions fédérales en matière d’asile. Quelle est la situation dans le canton de Vaud et qu’en sera-t-il demain? Les autorités font le point. Un article d'Emmanuel Borloz dans 24 Heures.


INTÉGRATION Le centre de formation de la Fareas, à Ecublens,
est en semaine d’examen. Des formations et des cours pour
trouver un emploi, le centre préfigure les mesures
d’intégration qui seront entreprises dès l’an prochain.
ÉCUBLENS, LE 10 DÉCEMBRE 2007
JEAN-BERNARD SIEBER

Conséquence des vota­tions de septembre 2006, des changements vont intervenir dans la politique d’asile de la Confédération, dès le 1er janvier 2008. L’occasion pour le Département de l’intérieur (DINT) et son chef, Philippe Leuba, de présenter la situation de sa politique d’asile ainsi que des changements que la révision de la loi fédérale sur l’asile (LAsi) va entraîner.
Premier constat: le nombre de requérants d’asile diminue régu­lièrement depuis quelques an­nées. «Aujourd’hui, le canton en comptabilise quelque 5000, con­tre près de 6500 en 2005, soit une baisse d’environ 1500 per­sonnes, explique Henri Rothen, chef du Service de la population (SPOP).» En outre, les renvois ont également diminué. «Avec
une baisse de 50% (ndlr: de 1764 en 2005 à 919 au 30 novembre dernier), il s’agit de la plus forte diminution.» En tout, le canton compte 200 000 étrangers en si­tuation irrégulière et le nombre de clandestins y est estimé entre 12 000 et 15 000.
«Dès le mois de janvier, les requérants déboutés ne rece­vront
plus l’assistance asile mais seulement une aide d’urgence», indique Philippe Leuba.
Dans le canton, 768 requé­rants déboutés sont susceptibles de prétendre à l’aide d’urgence l’an prochain. Depuis le mois de novembre, la Fareas oeuvre dans ce processus. «Nous garantis­sons l’hébergement à tous les demandeurs de l’aide d’urgence, déclare Pierre Imhof, directeur de la fondation. Ces requérants déboutés sont orientés dans des centres collectifs. Les déménage­ments ont commencé cet automne et se poursuivront l’an
prochain.» En terre vaudoise, on trouve ces centres à Lausanne, à Bex, à Leysin et à Vevey, notam­ment.
Concrètement, l’aide d’ur­gence représente une assistance en nature (repas…) et non plus financière. Quant aux familles, elles recevront 9 fr. 50 par per­sonne et par jour. Dans les cen­tres,
les déboutés seront en outre encouragés au départ avec l’aide au retour. «L’aide d’urgence n’est pas un mode de vie, c’est une négation de l’avenir qui empêche toute perspective. Nous le leur expliquons et favorisons les re­tours volontaires», précise Phi­lippe Leuba.
Cette année 2007 aura égale­ment été marquée par les «régu­larisations à titre humanitaire» dont le canton a fait «un usage très étendu» et qui marque ses velléités de «politique intégrative et responsable». En effet, plus de 40% des demandes de toute la
Suisse émanent du canton de Vaud. Et la Confédération suit souvent son avis, «preuve que nous menons une politique res­ponsable, humanitaire et inté­grative, qui respecte en même temps la loi fédérale. L’article 14 alinéa 2 permet à des requérants d’asile bien intégrés d’être régu­larisés à titre humanitaire», poursuit le conseiller d’Etat.
Pour bénéficier de cette me­sure de régularisation exception­nelle, les critères sont clairs: pré­sent sur le territoire depuis cinq ans au moins, le requérant doit habiter un logement connu des autorités. Les condamnations pénales significatives sont égale­ment motifs d’exclusion. «En 2007, sur 394 dossiers à Berne, nous avons obtenu 327 régulari­sations, 62 sont encore en cours d’examen et seulement 5 refus», relève Philippe Leuba.
Enfin, c’est sur l’intégration des quelque 3000 personnes qui bénéficient d’«une admission provisoire» que le canton entend poursuivre ses efforts. La Fareas va ainsi bénéficier d’un budget de 3,1 millions de francs pour des cours et des programmes d’occupation. De nombreuses formations permettront aux «admis provisoires» de trouver un emploi et d’obtenir un permis B.

Lire également "
Service minimal pour tous les déboutés du droit d'asile" dans le Matin

Ecoutez le broadcast de La Première sur ce sujet
Et ci dessous la version du Courrier

Voir la séquence du TJ régional

Et demain soir, mercredi 12 décembre, une marche de soutien pour les requérants déboutés aura lieu à 17h30 en face du centre de Vennes.

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