Lire cette opinion de Mazyar Yosefi dans 24heures
En ce premier jour de la semaine des réfugiés, force est de constater que le nombre des injustices qui leur sont infligées a fortement augmenté depuis le 24 septembre 2006, où la majorité des votants a fait siennes les positions xénophobes de l’UDC, défendues par le Conseil fédéral.
Récemment, la majorité du Conseil fédéral a refusé un contingent de seulement 500 réfugiés irakiens, principalement des femmes et des enfants. Une fois de plus M. Blocher a réussi à convaincre ses collègues de refuser toute approche des questions d’asile respectueuse des droits des personnes concernées. Alors même que, le 24 septembre, il nous promettait d’appliquer ses lois d’une façon humanitaire! Le HCR a fortement regretté cette décision en pointant encore une fois du doigt la Suisse et sa politique d’immigration.
La loi sur l’asile devrait permettre aux personnes en danger dans leurs pays d’origine de trouver le refuge en Suisse. Bien entendu, nous savons tous que l’Irak est un pays très sûr et sans aucun danger, surtout pour les femmes et les enfants! Dernière cruauté en date, celle concernant Adem Salihi, cet employé communal de Bassins. Après avoir travaillé plus de douze ans en Suisse, dont cinq comme employé d’une collectivité publique, il doit quitter la Suisse et retourner dans un village en Kosove, où il n’est absolument pas le bienvenu. Tout le village de Bassins s’est mobilisé en sa faveur, mais le conseiller d’Etat UDC Jean-Claude Mermoud affirme qu’il ne peut rien faire. Surtout, il ne veut rient faire.
Dans un débat radiophonique avant la votation de septembre 2006, ce même conseiller d’Etat avait déclaré qu’il fallait accepter ces deux lois (sur l’asile et sur les étrangers) afin de donner plus de pouvoir aux cantons. Le canton ne se cacherait pas forcément derrière ces lois et chaque dossier serait examiné en détail. Neuf mois plus tard, peut-on vraiment dire que chaque cas de requérant d’asile ou de sans-papiers est réexaminé sur le fond, en tenant compte de l’intégration des personnes concernées? Jean-Claude Mermoud applique aveuglément les lois les plus iniques, se vantant même d’avoir déjà renvoyé un homme ou une femme, après 21 ans de vie en Suisse, et cela au nom de l’Etat de droit! Quelle belle justification et surtout quel terrible aveuglement!
Des injustices de ce type existent tous les jours en Suisse et malheureusement elles deviennent banales: sous prétexte de lutter contre les abus, on se permet de tenir des propos inouïs à l’égard des étrangers et d’avoir un comportement totalement irrespectueux.
Comment peut-on être aussi obtus par rapport à des drames aussi évidents? Quel triste constat en ce premier jour de la semaine des réfugiés, que répondre à toutes ces injustices qui se déroulent tout autour de nous?
Soyons nombreux demain à la manifestation nationale à Berne pour dire que la Suisse, c’est nous tous qui vivons, indépendamment de notre origine, de notre religion et de notre statut de séjour. Nous nous opposons aux populistes et aux mensonges, nous continuerons de lutter pour les droits fondamentaux de chacun. C’est ensemble que nous construirons une société respectueuse des droits individuels de tous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire