mardi 12 septembre 2006

TSR: débat sur l'asile ce soir

Une Lausannoise fera face à Christoph Blocher

Ce soir, sur la TSR, Christoph Blocher sera confronté aux détracteurs des lois sur l’asile et les étrangers. A quelques heures de l’événement, 24 heures a rencontré une Lausannoise qui se prépare à affronter le géant zurichois.

Manon Schick ne craint pas le débat avec le tribun zurichois.
Elle veut convaincre les téléspectateurs de rejeter les lois sur l’asile et les étrangers

C'est une jeune femme déterminée de 31 ans qui se mesure à Chris­toph Blocher dans l’émission «Infrarouge» diffusée ce soir à 22 h 35. Manon Schick, porte-pa­role de la section suisse d’Am­nesty International, a en effet l’honneur d’entamer la première partie du débat consacrée à la loi sur l’asile. «J’avoue que je suis tendue», confie la Lausannoise. «Débattre avec Christoph Blo­cher n’est pas donné à tout le monde.» En effet, le conseiller fédéral a refusé tout débat con­tradictoire avec ses pairs politi­ciens. La discussion de ce soir l’oppose donc à des représen­tants de la société civile, telle que des associations de défense du droit d’asile et des droits hu­mains.

Consciente des attentes qui pèsent sur elle, cette ancienne journaliste n’est pas pour autant impressionnée par le défi qui l’attend. «Ce n’est pas le fait de me retrouver devant un con­seiller fédéral qui me fait peur. Ce que je crains davantage est le côté très émotionnel auquel re­court parfois Christoph Blocher. Par exemple, le fait qu’il utilise, dans le cadre de la campagne, l’histoire des deux enfants koso­vars qui ont violé une petite fille me paraît vraiment grossier et inadmissible. Je pourrais m’aventurer sur le même terrain mais j’éviterai de le faire. J’es­père qu’il se limitera également à des arguments rationnels et qu’on en restera à débattre des lois.»

«Je m’adresse aux indécis, pas à Blocher»

Comment se prépare-t-on à une telle rencontre? Comment répondre à celui qui est passé maître dans la manière d’esqui­ver les questions? «C’est vrai qu’il a tendance à lancer des arguments à l’emporte-pièce. Il se cache derrière ses lacunes de français. On m’a donc surtout conseillé de ne pas parler trop vite afin qu’il comprenne mes propos. J’ai également lu ses in­terviews pour me préparer à son argumentation, qui est d’ailleurs toujours la même, basée avant tout sur les abus», confie Manon Schick.

Ce soir, la jeune femme, qui n’en est pas à sa première expé­rience télévisuelle, sera vêtue de noir pour s’accorder aux cou­leurs du plateau. «On m’a fait un briefing sur ma façon de parler. Je dois faire des phrases courtes, aller directement au sujet et, sur­tout, éviter de regarder les camé­ras », précise-t-elle. La porte-parole d’Amnesty ne se fait pas d’illusion sur les ob­jectifs de ce débat. «Je sais bien qu’il n’y aura pas de véritable discussion possible entre Chris­toph Blocher et moi. Je ne vais pas le convaincre de l’aberration de ces lois. Ce soir, je compte m’adresser aux indécis, pas à Blocher». Face au tribun zurichois, les principaux atouts de la jeune femme seront sans aucun doute sa repartie et son calme. «J’ai l’avantage de savoir au plus pro­fond de moi-même que j’ai rai­son. Je défends des valeurs hu­maines qui sont aussi celles de la Suisse. J’essaierai de faire com­prendre aux gens qu’il faut qu’ils les défendent également.»

NADINE HALTINER


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