Voici sans commentaires, l'opinion d'André Bugnon parue dans 24heures...
Bien des choses ont déjà été dites ou écrites à propos de la révision des lois sur l’asile et sur les étrangers. Les opposants essayent, avec des arguments chocs, de toucher la sensibilité de l’électorat en qualifiant ces lois d’inhumaines, d’inacceptables, voire de scandaleuses du point de vue de l’éthique humaine.
Il n’en est pourtant rien et cette politique de la peur n’arrivera pas à ébranler le bon sens des citoyennes et citoyens de ce pays. En effet celui ou celle qui est en danger dans un endroit de cette planète trouvera dans notre pays un refuge digne de ce nom et aura droit à l’asile tel que la loi le permet. Les modifications des lois proposées au souverain n’enlèvent rien à ce droit fondamental et au contraire amélioreront l’accueil et l’intégration des personnes concernées.
L’expérience a démontré, personne ne peut l’ignorer, que le nombre de personnes qui ont tenté d’abuser de notre loi d’asile est très élevé, puisqu’entre le 80 et 90% des requérants n’ont pas eu droit au statut de réfugiés. Comment leur lancer la pierre, puisque les lois actuelles permettent de telles anomalies? C’est bien pour cela qu’il faut corriger ces lois.
Premièrement, nous ne pouvons pas offrir une situation acceptable à tout un chacun. Si nous acceptons une immigration incontrôlée, cela se fera au détriment de nos propres conditions d’existence: augmentation du chômage, baisse des conditions sociales et augmentation des retenues salariales pour financer celles-ci, pression sur l’environnement due à une forte augmentation de la population, problème d’intégration et choc des cultures par l’arrivée massive de population que nous n’avons pas le temps ni les moyens d’accueillir comme il faut.
Secondement, en ne mettant pas en place des conditions plus précises, nous permettons à des personnes malintentionnées de demander l’asile alors qu’elles savent pertinemment qu’elles n’y ont pas droit. Une partie se contente de profiter d’une situation plus favorable en attendant la décision de leur renvoi, alors qu’une autre se livre d’entrée à toute sorte de trafic pour profiter au maximum de leur situation provisoire.
Troisièmement, avons-nous le droit de laisser penser à des gens qu’ils pourraient trouver un abri et une situation chez nous alors que leur statut ne répond pas à celui de réfugié et qu’il faudra de toute façon qu’ils retournent d’où ils viennent? Avons-nous le droit de laisser des organisations de passeurs faire miroiter un Eldorado à des pauvres gens en leur prenant leurs maigres économies, voire celles de toute leur famille, pour les abandonner dans un rafiot au milieu de la mer?
En s’opposant, les référendaires deviennent les souteneurs de ces trafiquants et de cette misère.
En acceptant la révision de ces lois, nous faisons savoir aux organisations de passeurs et aux populations concernées qu’il est inutile d’entreprendre le voyage pour être refoulé d’entrée. Par contre les responsables du bureau des migrations, déchargés de tous les dossiers abusifs, auront le temps et les moyens à disposition pour entreprendre toutes les recherches concernant les personnes demandant refuge chez nous. Ainsi, si une personne entre sans papier mais décline son identité, son origine et les raisons pour lesquelles elle n’a pu sous l’urgence se munir de documents, elle trouvera une solution à son problème, car la véracité de ses dires pourra facilement être prouvée. C’est avec cette façon de faire et de pouvoir faire que nous améliorerons la qualité de l’asile chez nous aux personnes qui en ont véritablement besoin.
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