Lire l'article d'Eric Martin dans 24heures
L’homme, un NEM, était interdit d’entrée sur le territoire lausannois après une condamnation pénale. Il a recouru. Et gagné.
«C’est une bonne nouvelle qui, on l’espère, s’appliquera à d’autres cas.» Nanda Ingrosso, membre de la Coordination Asile Vaud, ne cache pas sa satisfaction. Le 17 mai dernier, les juges du Tribunal cantonal ont accepté un recours déposé par le SAJE (Service d’aide juridique aux exilés). Ce dernier demandait la levée de l’interdiction de pénétrer sur le territoire lausannois pour un de ses clients, un NEM (demandeur d’asile frappé de non entrée en matière), condamné pénalement. Ces exclusions de territoire, prévues par la loi sur les étrangers, peuvent être prononcées à l’encontre des personnes sans autorisation de séjour et «troublant ou menaçant la sécurité et l’ordre publics ». Il s’agit principalement de lutter contre le trafic de drogue. C’est au juge de paix de prononcer les interdictions demandées par le Service de la population (SPOP), après signalement par la police.
Dans ce cas précis, la logique géographique a profité au recourant: celui-ci était exclu du territoire lausannois alors même que l’aide d’urgence à laquelle il a droit est distribuée… à Lausanne, justement. Dans son arrêt, la Cour retient ainsi que «l’interdiction générale est incompatible avec le fait que la personne doive régulièrement entrer sur le territoire communal pour bénéficier de l’aide d’urgence.» Maurice Utz, juriste au SAJE, ajoute. «Il y avait bien des laissez-passer généraux délivrés par le SPOP qui permettaient aux NEM de se rendre à Vennes, où se trouve le centre, ou à la Polyclinique médicale universitaire. Mais le tribunal a jugé que ces autorisations allaient à l’encontre de l’interdiction, en généralisant un régime d’exception.» Le SAJE estime que cet arrêt de principe fera jurisprudence.
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