Les années passent mais François Brélaz reste sur ses positions.
Le 1er janvier 2002, M. le conseiller d’Etat Claude Ruey, alors responsable de l’asile, promulguait une directive qui, contrairement au droit fédéral, accordait le droit de travailler aux requérants déboutés qui restaient dans le canton. L’exception vaudoise existait déjà, mais là elle se voyait confirmée par une instruction (peut-être un testament politique) rédigée par un chef de département qui quittait l’Exécutif quelques mois plus tard...
Au printemps 2002 arrive M. Pierre Chiffelle qui accepte la situation.
Puis c’est au tour de M. Jean-Claude Mermoud de reprendre le dossier de l’asile. Le 28 avril 2005, celui-ci abroge cette directive afin d’accorder la pratique cantonale au cadre légal fédéral, c’est-à-dire appliquer l’article 43 de la loi sur l’asile qui dit: «Toute personne qui fait l’objet d’une décision de renvoi et dont le délai de départ est échu n’a plus l’autorisation d’exercer une activité.» Il y a bien eu quelques recours au Tribunal administratif, mais celui- ci n’entra pas en matière car il s’agissait simplement de la mise en oeuvre d’une loi fédérale.
Autre irrégularité: en décembre 2002, M. le conseiller d’Etat Chiffelle proposait au Conseil d’Etat, qui l’acceptait, un moratoire concernant un certain nombre de sans-papiers dans le canton depuis plusieurs années. Cette décision provoquait l’ire de M. le procureur général (aujourd’hui à la retraite) qui, le 18 décembre 2002, écrivait au Conseil d’Etat pour lui rappeler certains principes légaux. Il était notamment relevé que, selon l’article 121 de la Constitution fédérale, la législation sur l’entrée en Suisse, la sortie, le séjour et l’établissement des étrangers, ainsi que celle sur l’octroi de l’asile relèvent de la compétence de la Confédération.
Le canton de Vaud n’étant pas une province autonome, et pour garder un minimum de crédibilité, les autorités et l’administration se doivent dorénavant, ni plus ni moins, de respecter les lois fédérales.
Et ce retour à l’Etat de droit va subir prochainement son baptême du feu au Grand Conseil lors de l’examen du décret de la motion Melly.
Au printemps 2004, le Conseil d’Etat a soumis pour réexamen à l’Office des migrations un certain nombre de dossiers de requérants «vaudois». Cela a permis de régulariser 1000 personnes (on l’oublie trop souvent), mais malheureusement 523 personnes, dont le dossier n’a pas passé le cap du réexamen, doivent quitter le pays. A l’heure actuelle, il reste 249 cas en suspens. Le 5 juillet 2005, le Grand Conseil, par une majorité composée de la gauche, de sept radicaux et d’une libérale, acceptait la motion Melly. Celle-ci demande notamment que l’on renonce aux mesures de contrainte (de force) à l’égard de ceux qui ne veulent pas quitter volontairement le pays. Malheureusement, ces mesures de contrainte figurent dans la loi fédérale qui prime sur le droit cantonal. C’est ce qui a amené le Conseil d’Etat à présenter un projet de décret qu’il propose au Grand Conseil de refuser, car indéfendable sur le plan légal.
Le débat s’annonce passionné: la gauche va faire des propositions qu’elle jugera légales alors qu’elles ne le sont pas. Les Eglises vont oublier que la loi des hommes passe avant le droit divin, des personnes vont réclamer des exceptions qu’elles sont du reste incapables de préciser et d’autres continueront de prôner le maintien de l’exception vaudoise.
A toutes ces personnes, je dis simplement: soumettez vos idées auparavant pour examen à l’Office des migrations et ensuite on en discutera au Grand Conseil
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire