vendredi 13 janvier 2006

Colloque international sur la migration

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Extrait:
La migration est un sujet trop grave pour le laisser aux Etats – plus ou moins démagogues –, aux entreprises et aux mafias. Lundi et mardi prochain, une quarantaine de chercheurs universitaires de diverses disciplines, membres d'organisations internationales ou d'organisations non gouvernementales se réuniront à Genève pour essayer de renouveler le débat sur les mouvements migratoires, sur leurs causes et leurs conséquences. Le colloque, lui-même partie intégrante d'une recherche financée par le Réseau universitaire international de Genève (RUIG), entend participer à contrer les approches dominantes sur les migrants, qu'elles soient sécuritaires ou cyniquement utilitaristes. Mardi, un débat public, tentera d'associer le monde académique et la société civile dans le but de formuler des propositions concrètes.
Cette recherche intervient «dans un contexte de durcissement en Europe et en Suisse en particulier», explique Marie-Claire Caloz-Tschopp, codirectrice du projet (avec Vincent Chetail, spécialiste de droit international). Cette «crise de l'immigration» qu'elle situe à partir du début des années 1980 et qui serait liée au développement de la mondialisation.


Vision guerrière

Pour la philosophe et théoricienne politique, il est temps que le monde académique (re)prenne ses responsabilités au sein de la société afin de créer un nouveau paradigme d'analyse et d'action sur la migration. «Sinon, à quoi sert la liberté académique?» questionne-t-elle en substance.
En premier lieu, il s'agit de remettre en cause l'approche sécuritaire et populiste présentée comme la réponse aux «menaces» que représenteraient les migrants motivés à quitter leur pays d'origine pour des raisons économiques ou politiques. Car cette vision quasi guerrière, faisant de l'autre un ennemi a priori, constitue paradoxalement un danger pour la paix, soutient la chercheuse. «Il faut prendre le problème par un autre bout», insiste-t-elle.
Il est ainsi indispensable à ses yeux «d'intégrer une donnée essentielle – et souvent méconnue – de la question migratoire: la prise en compte des besoins fondamentaux et l'intégration des droits de l'homme dans les droits du migrant». Selon le projet de recherche, il existe d'importantes lacunes dans la réglementation internationale, favorisant les phénomènes d'exclusion et d'inadaptation.

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