mercredi 11 janvier 2006
Jeune Burundaise en sursis
Martine Clerc nous fait part de la situation très difficile dans laquelle une jeune requérante burundaise est mise devant l'intransigeance de l'Etat:
Une pétition a été déposée hier au Grand Conseil. Elle demande aux députés de surseoir au renvoi de Diane Nahimana, requérante déboutée burundaise de 18 ans habitant Renens. Les autorités fédérales mettent en doute la véracité de son récit.
«C’est un des cas les plus choquants que j’aie vus! L’histoire de Diane est parfaitement cohérente et dramatique.» François de Vargas, initiateur de la pétition déposée hier au Grand Conseil avec plus de 2000 paraphes, ne désarme pas. Le cas de cette jeune Burundaise, arrivée en Suisse en novembre 2003 à l’âge de 16 ans, l’a profondément touché. Il explique le parcours de cette requérante déboutée qui devrait quitter la Suisse au 9 février: «Diane Nahimana est orpheline. Ses parents ont été égorgés en 1993, pratiquement en sa présence. Plus tard, sa soeur a disparu et elle-même a été enlevée par des rebelles en septembre 2003, avant de pouvoir s’échapper. Si elle retourne làbas, elle n’a plus que sa grandmère âgée.» Ces affirmations sont clairement mises en doute par les autorités fédérales, qui ont rejeté le recours de la jeune femme. Dans sa réponse, la Commission de recours en matière d’asile (CRA) écrit que la requérante aurait «faussement affirmé la mort de ses parents» et qu’elle disposerait encore aujourd’hui au Burundi d’un réseau familial. L’accent est mis sur l’absence de preuves ou la fausseté des documents produits. Joint hier, le porte-parole de l’ODM refuse de s’exprimer sur une situation concrète.
Aujourd’hui, Diane Nahimana se morfond dans son petit appartement de Renens. Elle a dû quitter prématurément son stage de six mois d’aide-infirmière dans un EMS lausannois, après avoir fréquenté pendant plus d’un an l’Office de perfectionnement de transition et d’insertion (OPTI). Une place à l’Hôpital de Lavaux lui est encore promise...
si elle obtient une autorisation de séjour. François de Vargas tempête: «La CRA dit avoir fait une enquête. Alors qu’elle nous montre ses documents! Qu’ils nous disent où sont les parents de Diane, s’ils sont vivants!» Il rappelle que des rapports d’Amnesty font état de nombreux enlèvements et violences sexuelles sur les jeunes filles.
Une demande de réexamen du dossier a été déposée à Berne.
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