vendredi 9 décembre 2005

Nedzad Omeragic. De la Bosnie à Montreux


Nedzad Omeragic a la sale im­pression de ne pas maîtriser sa vie. Voilà dix ans qu’il habite Montreux et presque autant qu’il y travaille dans la restaura­tion, sans aucune certitude. «Depuis juillet, on m’interdit de travailler. On veut me ren­voyer. Mais où? J’ai tellement bougé en Bosnie. Banja Luka, où j’ai vécu, est aujourd’hui purement serbe. Je me sens — comment vous dites en fran­çais? — apatride.» L’oeil triste, il sourit en évoquant le Nouvel­ An. «J’irai peut-être voir mon frère à Genève. Je n’ai pas la tête à ça.» La ville qu’il aime, c’est Montreux. «Je m’ennuie si je pars trop longtemps. J’y ai mes amis, je retrouverais du travail sans problème.» Déter­miné dans sa douceur, il refuse de se cacher. Le centre de dé­tention de Frambois? «J’y suis allé voir des amis avant leur renvoi. C’est une prison. Je ne comprends pas qu’on nous mette là-bas. On n’est pas des criminels.»
Texte de MARTINE CLERC Photo de Chantal Dervey
Lien vers la description du projet de 24heures

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