lundi 12 décembre 2005

Les Hrustanovic. De la Bosnie à Lausanne.


Mâchoire serrée, voix blanche, Muhamed Hrustanovic en­chaîne les Marlboro rouges. L’incertitude, la crainte de la police, les convocations répé­tées au Service de la population — «où on est regardés comme des chiens» — deviennent diffi­ciles à supporter. Surtout de­puis que ce père de famille a dû quitter son emploi d’aide-bou­cher.
«Je réfléchis toute la jour­née, je suis énervé, j’ai la tête qui explose. Jusqu’à quand ça va durer cette situation?» lâche­t- il. Chaque jour, la famille at­tend le courrier avec angoisse. Heureusement, il y a Semso, 5 ans, qu’il faut emmener à l’école. Les trajets, les repas rythment un peu la journée. Mais le désespoir est palpable. «Pourquoi certains reçoivent un permis F et pas nous? On n’a jamais eu de problème avec la police, on est une famille normale.» Retourner en Bos­nie? «Dans mon village, tout le monde est mort. Je n’ai plus de maison. Il n’y a pas d’école pour les enfants. C’est fini.»

Texte MARTINE CLERC Photo ODILE MEYLAN
Lien vers la description du projet de 24heures

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