jeudi 8 décembre 2005

La famille Beka de Moudon, menacée d'interdiction de travail


Janvier 2006

Le pasteur Zumstein nous communique que la famille Beka vient d'obtenir un permis F, cela signifie que l'interdiction de travail est levée et que l'admission provisoire est accordée. Donc au moins 12 mois de sursis pour cette famille exemplaire. C'est à 9h, le matin du premier jour de son interdiction de travail, le mardi 3 janvier, que Fatmir Beka a reçu un appel téléphonique provenant de Berne (ODM). Ce ne sont donc que quelques heures qu’il a manqué à son poste de travail, et son employeur, un agriculteur d’un village près de Moudon peut compter sur lui pour les travaux quotidiens dans la ferme.
Depuis des mois, les permis renouvelés de 30 jours en 30 jours étaient synonymes de harcèlement administratifs et de tracasseries extrêmes, à tel point qu'en fin d'année la famille Beka était à bout de résistance nerveuse. Mais cette fois-ci la nouvelle était fantastique, même s’il est vrai que la nouvelle aurait pu tomber avant Noël…..
Le permis F qui leur est accordé jusqu’au 15 janvier 2007 signifie une admission provisoire. Il permet de travailler, toutefois cette autorisation est liée à un secteur de l’économie, l’agriculture dans le cas de Fatmir Beka. Même si ce n’est pas encore un permis définitif, cela signifie au moins que le cas de cette famille est sorti du dossier hautement politique des « 523 ». Un certain calme pourra donc s’installer dans ce foyer.

Fin novembre 2005
Voici des informations qui nous parviennent ce soir, directement de la part du pasteur Laurent Zumstein qui assure leur suivi sur le terrain. Il s'agit d'un cas du même ordre que celui de Bajram Jakupi de Morges ou des Kuljanin du Sentier dont nous parlions il y a peu. Soit un père de famille parfaitement intégré et travailleur qui risque de perdre son travail suite aux menaces de l'Etat de Vaud:
Une famille dont les parents se sont connus et mariés dans le Canton de Vaud, à Moudon, où ils vivent maintenant, depuis cinq ans. Leur premier enfant, un garçon, a 4 ans ; il n’a jamais vu les pays d’origine de ses parents, respectivement le Kosovo et la Bosnie. Il est à l’école dorénavant et parle le français. Monsieur et Madame Beka ont eu un deuxième enfant, une fille cette fois, qui a aujourd’hui six mois. Si Madame a des soucis de santé importants, Monsieur, lui, travaille comme employé de ferme. Il parle un français remarquable et est bien intégré dans ce petit village au-dessus de Moudon. Son employeur, un agriculteur , n’attend que la possibilité de pouvoir l’engager de manière durable plutôt qu’au gré d’autorisations temporaires, renouvelées au coup par coup.


Ils font partie de ces gens déboutés (les 523) et sont dans l’attente d’une réponse à un recours entrepris par leur mandataire du Service d’Aide Juridique pour exilés. Entre temps, l’employeur a reçu, en ce début du mois de décembre 05, l’interdiction d’employer M Beka, eu égard à une loi votée en avril dernier qui interdit tout travail aux personnes dont la demande d’asile a été rejetée (pour eux en 2003), sans tenir compte des demandes de réexamens entreprises. Dès lors, cette famille jusque-là indépendante risque, dès janvier 2006, de devoir réintégrer la FAREAS et compter sur elle pour vivre. L’employeur, lui, sera amendable s’il n’obtempère pas.

La situation est donc à la fois terrible -cet homme va être dépossédés de ses ressources, d’une certaine stabilité et d’une part de sa dignité en perdant son indépendance- et bête : l’Etat va devoir subvenir à nouveau à ses besoins puisqu’il lui coupe tous leurs moyens de vivre.

Un fait encore : marié à Moudon, par ce même Etat, le couple ne reçoit pourtant pas les mêmes délais pour leurs deux permis. S’ils devaient donc être renvoyés, Monsieur ne serait pas renvoyé au même moment et au même endroit que Madame qui, elle, aurait les deux enfants avec elle, cela à cause de leurs origines différentes. L’administration ne semble ainsi pas tenir compte de ce qu’elle a elle-même effectué !

Affaire à suivre...
Image de Lindor Beka en grand format hébergée par www.image-dream.com
Image de Madame Beka en grand format hébergée par www.image-dream.com
Image de Fatmir Beka en grand format hébergée par www.image-dream.com


Lien vers la lettre de soutien des 5 Conseils de Paroisse et des deux Conseils de Services Communautaires de la région
Réponse du 4 juillet 2005 Conseil d'Etat à la lettre de soutien
Mardi 13 décembre La famille Beka. De la Serbie à Moudon dans la série Parole de requérant de 24heures

1 commentaire:

Anonyme a dit…

S'il y a une famille qui mérite de rester en Suisse, c'est bien celle-là !