jeudi 22 décembre 2005
La coalition pour une Suisse humanitaire lance le référendum
Le Courrier revient sur la conférence de presse inaugurale de la campagne pour les référendums, organisé à Berne par les ONG. Lire le texte des communiqués
Nous reprenons ici, l'entretien de Michel Schwery avec le secrétaire de Solidarité sans frontière.
Les militants d’une Suisse plus ouverte aux réalités du monde sortent de l’ombre. Outre les oeuvres d’entraide qui lancent le référendum contre le durcissement du
droit d’asile (lire ci-dessus), d’autres forces ont choisi de refuser conjointement cette même loi et la nouvelle Loi sur les étrangers, également adoptée vendredi par les chambres fédérales. Ce week-end se sont ainsi tenus à Berne les «états généraux de la migration et de l’asile». Le point de situation avec Balthasar Glättli, secrétaire de Solidarité sans frontière et coorganisateur alémanique de la rencontre.
Quel bilan tirez-vous de cette première édition des «états généraux»?
– Balthasar Glättli: Ce week-end de travail constitue un moment très important pour
nous. C’est la première fois que les mouvements pour l’asile et de soutien aux migrants étaient réunis. Des petits et des grands groupes, de migrants et de Suisses
solidaires se sont retrouvés par-dessus les frontières cantonales. Environ 200 personnes pour une quarantaine d’associations étaient présentes.
Ce moment a permis à ces «partenaires naturels » de faire connaissance entre militants qui s’activent parfois depuis des années sur les mêmes thèmes. Au-delà,
nous avons pu dresser un état des lieux du mouvement. Chacun dans son coin, on se
croyait très faible, mais nous avons découvert une vraie richesse de résistance.
Le double référendum est un pas sur le chemin de la résistance, mais nous imaginons
déjà de continuer le combat en lançant, peut-être, une initiative sur la politique
migratoire afin de nourrir le débat public avec «notre» discours sur ce thème.
Sur ce front, comment la situation se présente-t-elle en Suisse alémanique?
– La Suisse primitive connaît une nette majorité de droite. Par exemple, le courant
blochérien est né à Zurich. Face à cela, nous nous sommes habitués à perdre, à l’absence d’opposition. En Suisse romande, certains gouvernements cantonaux résistent
à Berne. Chez nous, c’est tout simplement impensable.
Quels sont les avantages à lancerun double référendum?
– Pour la récolte de signatures, il y a deux comités nationaux, l’un sur l’asile, l’autre contre les deux lois. Les deux comités sont légitimes et répondent à des tactiques différentes. Mais la campagne sera unitaire, sans concurrence entre les deux référendums. La validation des signatures sera centralisée au même endroit.
Nous, nous aurons une feuille de signatures double afin de signifier notre refus
de la «blochérisation» de la Suisse. Nous pensons qu’en Suisse alémanique nous
pouvons plus facilement gagner à notre cause des «vrais libéraux» avec cette approche
qu’avec le seul argument «humanitaire ».
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