mercredi 14 septembre 2005

Proposition radicale à la trappe

En séance de groupe, les radicaux ont finalement renoncé hier à déposer un texte invitant le Conseil d’Etat à aller négocier avec la Confédération pour résoudre le dossier des requérants d’asile appartenant au groupe des «523».

Jean-Michel Jacot-Descombes qui avait révélé la semaine dernière la possibilité d'une solution radicale à la crise vaudoise de l'Asile est aussi celui qui rapporte la fin de cette perspective...

Hier matin, le groupe radical a finalement décidé de ne pas déposer de résolution relative aux requérants d'asile. Le but de cette dernière était d'inviter le Conseil d'Etat à négocier avec les autorités fédérales pour tenter de résoudre le dossier dit des «523».

Depuis qu'il a été dévoilé dans nos colonnes, le projet de résolution radicale a beaucoup fait parler de lui sur la scène politique. Et suscité certains espoirs parmi les défenseurs de l'asile. Espoir de courte durée, puisque les radicaux ont renoncé à déposer cette résolution. Une décision nette, prise au terme d'une rencontre avec le conseiller d'Etat en charge du dossier, l'UDC Jean-Claude Mermoud: 29 voix contre, 3 pour et 5 abstentions. Les raisons de ce choix? «Une résolution n'a pas de force contraignante et celle-ci n'apportait rien de nouveau, répond Michel Mouquin, président du groupe radical au Grand Conseil. Elle risquait en outre de donner de fausses illusions aux requérants d'asile et de bloquer les procédures.»

Position ferme

A droite, on se montre bien sûr satisfait de cette décision. «Ce n'est pas le moment de savonner la planche des renvois, estime l'UDC Jean-Pierre Grin. Près de 60 personnes se sont inscrites pour un retour volontaire. Et d'autres se tâtent encore.» A gauche, la réaction est bien évidemment différente. D'autant que le projet de résolution avait suscité un intérêt évident. Présidente des socialistes vaudois, Josiane Aubert n'est pas vraiment étonnée de la décision des radicaux.

Elle y voit une volonté du parti de s'ancrer résolument à droite: «Je crains que les radicaux aient décidé de durcir leur position sur le sujet de l'asile. Ils doivent estimer qu'en restant fermes sur le dossier, ils pourront récupérer des voix sur la droite.» Josiane Aubert déplore par ailleurs une nouvelle occasion manquée pour le Conseil d'Etat de tenter de résoudre humainement la crise, alors même que «cela fait plus d'une année qu'on lui tend la perche. Et pendant ce temps, il y a des gens qui continuent à vivre dans des conditions difficiles.»

Impasse juridique

L'intérêt de la résolution résidait aussi dans le fait qu'elle pouvait apporter une solution à la motion Melly. Demandant de suspendre le renvoi forcé des requérants déboutés, cette dernière est désormais dans l'attente d'une réponse du Conseil d'Etat. Or, tout le monde ou presque s'accorde à dire que, quelle que soit cette réponse, le canton fonce dans une impasse juridique. «C'est en effet très compliqué», note Jean-Claude Mermoud, qui ne s'avance pas à dire quand exactement tombera la réponse du gouvernement. Le conseiller d'Etat se montre en revanche satisfait du refus des radicaux de déposer la résolution: «Tout a été dit, il faut laisser le gouvernement travailler.»

D'aucuns estiment que le dossier des «523» va ainsi se résoudre avec le temps. Les seuls dossiers qui pourraient être renégociés concernent les femmes kosovares esseulées. Jean-Claude Mermoud a rappelé hier qu'aucune intervention n'était prévue contre elles.


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