samedi 17 septembre 2005

Les socialistes font chambre à part



Le parti à la rose n'a pas supporté que la manifestation de samedi brocarde ses ministres. Il quitte «momentanément» la Coordination asile.

Lire l'article de Jerôme Cachin dans La Liberté et Le Courrier

Extraits:
Samedi dernier à Lausanne, une manifestation (réunissant 2000 personnes selon la Coordination asile, 800 selon la police) connaissait un point d'orgue en forme de parodie: des militants représentants les sept conseillers d'Etat, étaient arrêtés et mis en détention en vue de leur expulsion, à l'image des déboutés soumis aux mesures de contrainte. Les deux socialistes et le vert étaient donc dans le lot. A entendre la déclaration que la présidente du Parti socialiste vaudois Josiane Aubert a lue hier en préambule de la conférence de presse, la mascarade n'est pas du goût des roses: «Une parodie de très mauvais goût, et contre-productive pour la cause que chacun devrait défendre dans cette affaire.» Parlant d'une «poignée de personnes fort peu démocrates», qui «ont pris en otage» les manifestants, d'un «groupuscule», la présidente du PSV vise quelques militants qui ont préparé cette action, sur mandat d'une assemblée générale de la Coordination asile tenue le 25 août

Ci-dessous la version des événements selon Grégoire Nappey de 24heures:

Lorsqu’une même cause — en l’occurrence le sort des «523» — mobilise des milieux et des sensibilités très différents les uns des autres, difficile de maintenir l’harmonie entre militants. On savait depuis des mois que les rapports entre la Coordination Asile Vaud (en fait celle de Lausanne) d’une part, les milieux politiques (socialistes en tête) et les Eglises d’autre part étaient tendus, voire houleux. Hier en conférence de presse, on en a eu confirmation pour la première fois officiellement. La présidente du Parti socialiste vaudois Josiane Aubert a en effet déclaré que sa formation allait momentanément prendre ses distances avec une partie des activistes de la Coordination. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la représentation très caricaturale du Conseil d’Etat — ministres de gauche compris — qui a été faite samedi 10 août à Lausanne dans le cadre d’une manifestation de défense des migrants. «La collaboration avec les sections locales de la Coordination est excellente, estime Josiane Aubert, mais à Lausanne il y a des figures plus remuantes pour qui l’objectif de défense des requérants n’est pas le seul but.» Ambiance, ambiance. A l’envie des uns de ruer dans les brancards, répond le souci des autres de se fixer des limites «et de ne pas faire n’importe quoi», dit-on en coulisses. Ces tensions ne sont pas nouvelles. Depuis des mois en réalité, alors qu’au grand jour on fait front commun, chacun des canaux des pro-asile essaie de tirer la couverture à soi. Ce qui s’illustre, comme hier par exemple, par des conférences de presse où une tendance n’invite pas toutes les autres à venir s’exprimer; ce qui en général engendre peu après la réplique sous la même forme de ceux qui n’étaient pas les bienvenus. Pour l’instant en tout cas, par la bouche d’Yves Sancey, la Coordination affichait hier un laconique «no comment». En revanche, le popiste Josef Zisyadis est plus bavard: «La prise de position socialiste est inadéquate. Dans une telle manifestation, il est normal d’être corrosif. Le PS aimerait avoir tous les militants à sa botte. Or, il faut respecter l’autonomie du mouvement.»

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