A part les bisbilles et les susceptibilités des conseillers d'Etat socialistes, la conférence de presse que nous rapporte Grégoire Nappey dans 24heures a aussi été consacrée à un point de situation sur l'action politique des verts et des roses vaudois.
»Dans la lutte pour la défense des «523» requérants d’asile dé-boutés, le Parti socialiste vaudois, accompagné des Verts, veut montrer qu’il garde la main. Alors que plusieurs députés parrainent des familles menacées de renvoi forcé, différentes in-terventions politiques et juridiques ont pour ambition de trouver la voie vers une résolution de la crise «dans le respect des êtres humains concernés».
A l’heure où l’on attend la réponse du Conseil d’Etat à la motion Melly, à l’heure où arrestations puis libérations de requérants se succèdent à un rythme presque régulier (en-core une libération à Frambois hier), chacun des acteurs de la crise des «523» déboutés s’efforce de montrer qu’il est toujours au front. Ainsi en allait-il hier des socialistes, accompa-gnés d’un écologiste, et en présence de quelques familles. Parrainages de familles, prise de position de Terre des hommes, arguments sur l’application des mesures de contrainte, droit des enfants, interventions auprès de différents milieux: les champs de bataille sont nombreux.
La socialiste Michèle Gay Vallotton accompagne dans ses démarches une famille du Kosovo et une autre rescapée de Srebrenica: «Il faut se rendre compte de la pression psychologique que subissent ces gens, et des conséquences dans leur quotidien de l’incertitude permanente sur leur sort.» Le Vert Philippe Martinet sait que le père de la famille Husic, dont il s’occupe, peut être arrêté d’un jour à l’autre. Avec d’autres élus parrains, il tentera de sensibiliser des collègues de droite mardi au Grand Conseil: «Il faut multiplier les démarches: j’ai par exemple écrit à propos des Husic au commandant de la police canto-nale et au syndicat policier.» Autre aspect: les droits des enfants inscrits dans une convention internationale sont-ils respectés? Au nom de Terre des hommes, Muriel Langenberger souligne que selon la Constitution fédérale, la Confédération comme les cantons sont tenus de respecter le droit international. Sur ce point, toute la question est de savoir si les mesures de contrainte appliquées aux pères peuvent être juridiquement considérées comme une vraie maltraitance dans ce qu’elles ont comme conséquences traumatisantes pour les enfants.
«Les cantons ont le choix»
Plus largement, le député socialiste Roger Saugy dresse la liste des treize «Vaudois» issus des «523» qui ont été arrêtés puis détenus au centre de Frambois (GE) depuis mars. «Sur treize personnes, seules cinq ont finalement été expulsées. Ces cas montrent que les expulsions ne s’avèrent possibles que lorsque les intéressés cèdent.» Par ailleurs, l’élu cite une récente évaluation des mesures de contrainte à l’échelle fédé-rale, faite dans le cadre du contrôle parlementaire de l’ad-ministration: «On y apprend que la législation laisse aux can-tons la liberté d’appliquer ou non la détention puis le renvoi forcé: Vaud a donc bien le choix! On y lit aussi que pour les autorités cantonales, la détention en vue du refoulement est une mesure onéreuse: pour-quoi donc se l’imposer?»
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