lundi 6 juin 2011

Violence domestique: migrantes prises au piège par la loi suisse

"Les dispositions actuelles du droit des étrangers ont souvent pour effet de pousser les victimes de violence domestique à retourner chez leur mari violent", écrit l'Observatoire suisse du droit d'asile et des étrangers, auteur du rapport "Violence domestique et femmes migrantes" présenté lundi aux médias à Berne.

"Les dispositions actuelles du droit des étrangers ont souvent pour effet de pousser les victimes de violence domestique à retourner chez leur mari violent", écrit l'Observatoire suisse du droit d'asile et des étrangers, auteur du rapport "Violence domestique et femmes migrantes" présenté lundi aux médias à Berne.

L'autorisation de séjour des migrantes venues en Suisse par regroupement familial est liée pendant les trois premières années à l'existence du mariage. Si une femme se sépare de son époux avant ce délai, elle devra quitter le pays à moins de pouvoir prouver la violence domestique.

Cette "exigence de la preuve constitue un obstacle très souvent insurmontable", déplore l'Observatoire dans un communiqué. Tout le poids de la démarche repose sur les épaules des migrantes car "les attestations d'une maison d'accueil pour femmes ou le témoignage de voisins ne sont guère pris en considération par les autorités".

Ces femmes doivent donc faire constater la violence subie par la police ou un médecin, mais se trouvent rarement dans de bonnes dispositions pour ces démarches. Certaines ne connaissent pas leurs droits et peinent à obtenir de l'aide car elles sont isolées par la langue, tandis que d'autres ont perdu confiance dans la police suite à de mauvaises expériences dans leur pays, souligne Claudia Haser de la Fédération solidarité femmes de Suisse et du Liechtenstein, selon la version écrite de son discours.

De plus, les migrantes doivent prouver qu'elles ont subi une violence "suffisamment intense" pour espérer un prolongement de leur autorisation de séjour, dénonce l'Observatoire. Mais où se situe la limite, s'interroge sa secrétaire centrale Claudia Dubacher.

ATS et 24 Heures

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