Un autre ancien détenu ouïghour de la prison américaine de Guantanamo pourrait peut-être bientôt rejoindre la Suisse après les deux hommes arrivés en 2010 dans le canton du Jura.
Cet homme, accueilli sur l’île de Palau après sa libération, a fait recours contre le rejet de sa demande d’asile en Suisse. Un recours est pendant devant le Tribunal fédéral administratif, a indiqué mardi une porte-parole de l’Office fédéral des migrations (ODM), confirmant une déclaration de l’ambassadeur américain en Suisse, Donald S. Beyer. M. Beyer a affirmé dans un entretien à la «Neue Zürcher Zeitung» que deux Ouïghours établis à Palau souhaiteraient venir en Suisse et ont déposé une demande d’asile. La porte-parole de l’ODM a elle indiqué ne pas avoir connaissance d’une seconde demande. Selon l’ambassadeur américain, un ou deux autres détenus de Guantanamo auraient personnellement demandé à pouvoir gagner la Suisse. Interrogé sur la question de savoir si des efforts étaient menés pour transférer d’autres détenus en Suisse, il a ajouté qu’aucun projet officiel n’est prévu sur ce sujet.
Critique
La Suisse avait accueilli l’an dernier deux Ouïghours de Guantanamo. Ils vivent à Delémont (JU). Un collaborateur de l’ambassade américaine se renseigne toutes les deux semaines sur le fonctionnement de leur établissement, a précisé M. Beyer. «Nous espérons qu’ils vont s’intégrer en Suisse», dit-il. M. Beyer a aussi évoqué les relations entre les Etats-Unis et la Suisse depuis la diffusion des câbles diplomatiques américains par WikiLeaks. «La publication de ces documents constituait un test pour le bon fonctionnement de ces relations. Nous avons clairement réussi le test», a estimé l’ambassadeur de 61 ans. Il s’est plaint uniquement de la protection des données «très forte» en Suisse. Si les Etats-Unis disposaient d’informations sur la présence en Suisse d’un terroriste, les autorités n’auraient pas le droit selon la loi de mener une surveillance téléphonique ou une filature, selon lui. «C’est précisément comme ça», a déclaré M. Beyer. Il a aussi décrit la coopération avec la Suisse dans la lutte contre le terrorisme comme «merveilleuse». Les Etats-Unis ont deux agents du FBI depuis cinq ans en Suisse. Ils travaillent actuellement à l’ambassade. Un autre agent avait précédemment eu l’accord pour travailler dans l’administration fédérale.
Calmy-Rey louée
M. Beyer s’est aussi distancé des déclarations de son prédecesseur Peter Coneway. L’ancien ambassadeur avait écrit dans un câble révélé par WikiLeaks que la Suisse était «une démocratie alpine frustrante». Il se plaignait aussi du rôle actif de Micheline Calmy-Rey à la tête de la diplomatie suisse. «La présidente de la Confédération Calmy-Rey veut changer quelque chose dans ce monde. Je suis heureux de vivre dans un pays qui souhaite changer le monde», déclare au contraire de son côté M. Beyer. La Suisse joue un «rôle utile» dans les relations avec l’Iran, ajoute l’ambassadeur en poste en Suisse depuis 2009. «Nous avons vu que l’Iran a tendance à faire confiance à la Suisse», dit-il. La Suisse représente les intérêts américains en Iran et a fonctionné comme médiatrice dans le différend nucléaire. «De nombreuses rencontres ont eu lieu en Suisse et ont été organisées par la Suisse», rappelle-t-il aussi.
Le Matin
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