L'occupation de l'église lausannoise n'aura duré que quelques heures. Hier tôt, les militants du collectif Droit de rester se sont résolus à quitter les locaux de la Fondation Saint-Jacques, qu'ils avaient investis la veille au soir. Sous la menace d'être délogés, les défenseurs de l'asile ont accepté les termes de la médiation tenue durant la nuit. A savoir la reprise du dialogue avec la plateforme des Eglises réformée et catholique, contre la promesse d'un refuge de remplacement.
Une rencontre a eu lieu dans la journée entre une délégation des Eglises et les requérants déboutés présents à Saint-Jacques. Pour ces derniers (un homme et une femme du Kosovo, un Congolais et un Macédonien), une solution de refuge devrait être trouvée «avant la fin de la semaine», indique le porte-parole de l'Eglise réformée, Paolo Mariani. Quant au collectif Droit de rester, il déplore qu'aucune solution ne soit mise en oeuvre plus rapidement. Hier soir, un hébergement de fortune devait encore être trouvé. Alors que les ponts étaient coupés depuis plusieurs mois, l'occupation surprise de lundi soir a pris les Eglises de court. Ces dernières ont d'ailleurs vivement réagi, estimant avoir été «prises en otage» par le collectif. «Nous avons été déçus», reconnaît Paolo Mariani. «Ça fait longtemps que nous essayons d'avoir un dialogue constructif. Au mois de juin, nous avons réaffirmé notre souhait de proposer une solution de refuge, mais en ayant auparavant la possibilité de discuter avec les requérants d'asile en possession de leur dossier. Ces rencontres ont été refusées et la coordination a montré une fermeture totale.» De son côté, Droit de rester juge inacceptable cette condition préalable posée par les Eglises, assimilée à une volonté de «choisir» les occupants d'un refuge (notre édition d'hier). Une exigence qui ne serait toutefois pas extraordinaire, à entendre Paolo Mariani. «En premier lieu, il nous importe d'avoir un contact personnel pour vérifier quels types de démarches sont encore possibles pour une éventuelle régularisation.
Pour nous, il est aussi fondamental que chaque demande de refuge soit faite personnellement, et non au nom d'un collectif, car chaque personne n'a pas nécessairement les mêmes motivations à entreprendre ce genre de démarche. Enfin, les conditions de vie dans un refuge sont particulières et la personne doit être consciente de ce que cela implique, notamment du point de vue psychologique.» Hier, après un entretien individuel, le Conseil œcuménique des réfugiés a donné son feu vert pour accueillir les quatre requérants.
Arnaud Crevoisier dans le Courrier
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