L’Office fédéral des migrations dénonce les abus commis en matière d’asile par des Nigérians. Des mesures spécifiques seront prises d’ici à l’été.
«La plupart des requérants d’asile nigérians viennent en Suisse pour faire des affaires illégales.» Rarement propos aussi fermes auront été tenus à l’égard d’une communauté. Ces propos, on les doit au nouveau directeur de l’Office fédéral des migrations, Alard du Bois-Reymond.
Dans une longue interview à la NZZ am Sonntag, Alard du Bois-Reymond dresse un constat implacable. L’an dernier, le Nigeria a été le principal pays de provenance des demandes d’asile. Par rapport à 2008, ces demandes ont progressé de plus de 80%. Or, selon le directeur de l’ODM, 99,5% de ces quelque 1800 demandes d’asile n’ont pas la moindre chance d’aboutir. «Une grande partie de ces requérants d’asile sont actifs dans la petite criminalité ou le trafic de drogue. Ils ont apparemment un bon réseau.»
Problème prioritaire
L’ODM fait donc du problème des Nigérians sa première priorité. L’Office fédéral des migrations veut renforcer la collaboration avec les autorités nigérianes, notamment au travers d’un nouvel accord de réadmission. En contrepartie, la Suisse pourrait aider le Nigeria à sécuriser ses frontières et à lutter contre le trafic de drogue.
Autre volet du travail de l’ODM, c’est le traitement des dossiers en Suisse. Un groupe de travail réunissant des représentants de la Confédération et des cantons a été mis sur pied. Il doit présenter un paquet de mesures d’ici à l’été. Un des objectifs fixés est l’accélération des procédures. Selon le directeur de l’ODM, un requérant d’asile nigérian débouté peut dans les faits rester un an en Suisse.
Alard du Bois-Reymond se défend de toute stigmatisation. «Le problème avec les Nigérians est réel et ne doit pas être dissimulé, explique-t-il. Il s’agit clairement d’un abus du droit d’asile.»
J. MT AVEC LES AGENCES DANS 24 HEURES
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