L'Office fédéral des migrations, l'ODM, vient d'annuler une cinquantaine de contrats presque du jour au lendemain. Cinquante "chargés d'auditions" sont concernés par la décision du Département fédéral de justice et police qui a jugé ces engagements illégaux, révèle la RSR. Les plus "chanceux" pourront continuer leur travail d'audition, mais seulement jusqu'à fin juin 2011. Les autres risquent tout simplement le licenciement.
Ces 50 collaborateurs chargés d'auditionner les requérants d'asile lorsqu'ils déposent une demande en Suisse ont reçu un courriel de l'ODM le 1er octobre leur annonçant que leur contrat n'était pas conforme à la loi sur le personnel de la Confédération et qu'il était donc illégal. Ces contrats prévoyaient un travail à durée indéterminée, sur appel, à taux variable, avec une indemnité financière pour travail irrégulier. Ils ont été annulés sur le champ par le Département fédéral de justice et police.
Ces personnes ont ensuite eu le choix: soit de prendre la porte, soit de repostuler à l'ODM, pour faire le même travail qu'avant, mais sous d'autres conditions. Toutes n'ont pas repostulé. Dix d’entre elles sont licenciées, selon le syndicat SSP. Les autres ont reçu leur nouveau contrat jeudi dernier, à retourner signé ce lundi 1er novembre. Elles n'ont donc eu que deux jours ouvrables pour se décider et s'informer de leurs nouvelles conditions de travail.
Conditions moins intéressantes
Les nouvelles conditions de travail sont moins favorables: un salaire horaire, suppression de l'indemnité pour travail irrégulier, donc une perte de salaire allant jusqu'à un tiers pour certains. Et surtout, un travail pour 8 mois seulement, alors qu'il y a un mois encore, ces collaborateurs étaient engagés à l'ODM avec un contrat à durée indéterminée, depuis plus de 3 ans pour certains. La plupart des engagements ont été passés lorsque le Département fédéral de justice et police était dirigé par Christoph Blocher, quelques-uns ont été concrétisés sous le règne d’Eveline Widmer-Schlumpf. Le DFJP a ainsi mis 3 ans à se rendre compte de l'illégalité de ces contrats.
Parmi les informations récoltées par la RSR, ces chargés d'auditions "sur appel" étaient plus utiles il y a trois ans qu'aujourd'hui. Le Département de justice et police les avait engagés pour "rattraper le retard" dans les auditions. A l’époque, des milliers de dossiers étaient en suspens au sein de l'ODM.
Pendant des années, ces salariés de l'ombre ont fait jusqu'à deux auditions par jour. Alors que le rythme normal est d'une audition quotidienne. Un travail acharné qui a porté ses fruits: le retard est aujourd'hui presque comblé, les demandes d'auditions et les "cas en suspens" ont diminué. Christoph Blocher et Eveline Widmer-Schlumpf laissent là un dossier pour le moins épineux dans les mains de Simonetta Sommaruga. La nouvelle conseillère fédérale socialiste entre justement en fonction aujourd'hui à la tête du DFJP.
RSR /Valérie Hauert /ad
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