jeudi 21 octobre 2010

Fragile refuge à la Sallaz

Les requérants déboutés menacés de renvoi ont trouvé refuge dans les locaux de l'église protestante de La Sallaz, à Lausanne. Une refuge qui sera cependant provisoire, la paroisse de La Sallaz-Epalinges s'étant engagée à les héberger jusqu'au vendredi 29 octobre.

Après cette date, qui coïncide avec la fin des vacances scolaires, la reprise des activités régulières dans ce lieu obligera les requérants à changer d'endroit. Maryse Burnat-Chauvy, pasteure de la paroisse, espère néanmoins que d'autres églises prendront immédiatement le relais. «Nous recherchons déjà un autre refuge pour assurer la relève», indique quant à lui Paolo Mariani, porte-parole de l'église réformée.
Sur les quatre personnes qui, il y a une semaine, avaient été provisoirement accueillies au centre pastoral du Point d'appui, trois ont rejoint l'église de La Sallaz. «Le quatrième requérant a disparu dans la nature. Nous avons perdu sa trace depuis la fin de la semaine passée», annonce Paolo Mariani.

L'ouverture de ce refuge a fait l'objet d'une double convention: entre les requérants et les présidents des conseils paroissiaux d'une part; entre ces derniers, le conseil synodal de l'église réformée et la coordination Asile et migration Vaud (CAMIV) de l'autre. La convention autorise notamment la CAMIV à assurer une permanence auprès des migrants, ainsi qu'à tenir ses réunions sur place.
Mais le texte comporte aussi un certain nombre d'obligations pour les occupants du refuge et leurs défenseurs, comme l'engagement à ne pas opposer de résistance active si la police investit les locaux. «Il n'y a pas d'inviolabilité du lieu, précise Paolo Mariani. Nous avons demandé à ce qu'il n'y ait pas de réaction violente en cas d'intervention de la police. En dernier recours, nous avons autorisé les personnes à se rendre dans la salle du temple.» Par ailleurs, toute manifestation de la coordination aux abords de l'église est proscrite.

Pour les requérants, dont une demande de réouverture du dossier va être déposée, commence maintenant une nouvelle attente, angoissée et fébrile. «Je suis toujours en danger d'être expulsé et j'ai peur de voir arriver la police», confie l'un d'eux.

Arnaud Crevoisier dans le Courrier

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