jeudi 21 octobre 2010

Une église lausannoise sert à nouveau de refuge

lausanne refuge déboutés Trois requérants d’asile menacés de renvoi ont obtenu une protection temporaire dans une paroisse. Comme en 2004.

Les défenseurs des requérants déboutés refont le coup du refuge. Depuis hier matin, à Lausanne, trois personnes ont trouvé asile temporaire dans une salle de l’église protestante de la Sallaz. Ces deux hommes et cette femme ont signé un accord avec les représentants de la paroisse. Il stipule notamment qu’ils devront partir au plus tard le 29 octobre à 9 h et qu’ils ne résisteront pas de manière violente si d’aventure la police venait les chercher.

Cette occupation d’un lieu paroissial survient à quelques semaines d’une nouvelle votation fédérale sur le thème de l’asile. Les trois personnes et le collectif qui les soutient veulent remettre en pleine lumière le combat politique pour la régularisation des requérants, en l’étayant de cas concrets.

La dernière création de refuges semblables dans la région lausannoise remonte à 2004. A cette époque, la mobilisation des milieux de l’asile et d’une partie de la classe politique avaient contribué à faire admettre par Berne des exceptions aux renvois.

«Droit de rester», le collectif de soutien actuel, comprend à la fois des requérants d’asile et des sympathisants suisses. Seule une petite frange du groupe actif en 2004 en fait partie.

Les trois requérants réfugiés à la Sallaz disent craindre pour leur intégrité ou même leur vie s’ils sont renvoyés dans leur pays d’origine. Le collectif les définit surtout comme emblématiques de beaucoup d’autres. «Nous sommes plusieurs à Lausanne et ailleurs à vivre dans l’angoisse en permanence», affirme pour sa part Mimi, jeune africaine de 30 ans, membre de Droit de rester, en Suisse depuis huit ans. «J’ai déjà eu un plan de vol en 2007, mais j’ai pu rester pour des raisons de santé. D’un jour à l’autre, on peut venir me chercher. On ne me permet pas de travailler, et je dois vivre avec 9 fr. 50 par jour…»

Michel Racloz, responsable du département solidarité à l’Eglise catholique vaudoise, parle lui aussi d’un serrement de vis, européen et suisse: «Par rapport à 2004, l’Europe a introduit les Accords de Schengen-Dublin, appliqués depuis peu en Suisse.»

Et certains montrent du doigt dans le canton de Vaud le conseiller d’Etat vaudois Philippe Leuba, en charge de l’asile, qui appliquerait les lois de manière plus ferme que ses prédécesseurs.

Les deux Eglises, catholique et protestante, espèrent pour leur part que les dossiers des trois migrants accueillis à la Sallaz pourront être rouverts et réexaminés. Elles cherchent d’ores et déjà une deuxième paroisse refuge, pour assurer la suite.

Jérôme Ducret dans 24 Heures

le canton prend acte

24 Heures

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