Un campement de réfugiés afghans a été incendié de façon "visiblement volontaire" dimanche en fin d'après-midi à Cherbourg, sans faire de victime, a indiqué, lundi 13 septembre, le parquet. Le procureur Eric Bouillard a précisé qu'il y avait eu "plusieurs départs de feu, qui [ont] détruit neuf tentes sur treize sur un terrain communal relativement isolé des hauteurs de Cherbourg".
Le campement, "toléré", abritait une trentaine de réfugiés, "essentiellement des Afghans", qui étaient absents au moment des faits. Ils ont été provisoirement relogés dans des hôtels de Cherbourg par l'Etat. Une enquête en flagrance a été ouverte.
"Nous sommes extrêmement choqués et surpris par ce qui s'est passé, car on n'avait auparavant jamais ressenti d'hostilité envers les réfugiés à Cherbourg", a déclaré un porte-parole de l'association humanitaire Itinérance, Pascal Besuelle. "On ne peut que faire le lien avec le climat délétère qui règne dans le pays de stigmatisation de groupes ethniques et de chasse au Roms. Peut-être que cela a contribué à armer le bras de déséquilibrés", a-t-il ajouté. "Au campement de Cherbourg, 21 des 34 réfugiés avaient obtenu le statut de demandeur d'asile avec autorisation provisoire de séjour, mais n'étaient pas hébergés", a déploré M. Besuelle.
Des départs de feu volontaires avaient déjà été observés ces derniers mois à proximité de campements dans le secteur de Cherbourg, à la montagne du Roule, a relevé le procureur, précisant qu'aucun lien avec ce nouvel incident ne pouvait cependant être établi à ce stade. La Manche abrite de nombreux campements de réfugiés en attente d'un passage en Grande-Bretagne.
AFP dans le Monde
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