Commentaire de Judith Mayencourt, responsable de la rubrique Suisse de 24 Heures.
On la dit blonde, elle se dit heureuse. Intégralement voilée et fière de l’être. Nora Illi est la femme providentielle, celle que tout le monde cherchait pour incarner le débat sur la burqa. Pour vivre heureuse, Nora Illi a donc choisi de vivre cachée. La foi comme une tanière, le voile comme un étendard. Et une vie comme un combat. Dans toute la force de sa jeunesse, Nora Illi est une militante et ne s’en cache pas.
Mais son bonheur voilé ne change pas les données du problème. Loin d’être une obligation religieuse, le voile intégral est une arme politique. Il n’offre pas un abri aux femmes, il les contraint à disparaître. Loin des yeux, loin du monde. Le voile intégral est un objet de répression, c’est la traduction physique d’une violence institutionnelle qui prive les femmes du droit à être, à dire, à choisir, à se montrer.
Convaincues qu’elles doivent se retirer du monde des vivants, certaines femmes voilées en sont heureuses. Soit. Mais est-ce autre chose que de l’endoctrinement?
L’Occident défend une autre vision de société, où hommes et femmes existent à égalité. Sans garantie d’être heureux, mais simplement libres. Il n’y a pas d’autre choix raisonnable que de lutter contre le voile intégral. Et de nous en expliquer sans détour. Le voile intégral est une mutilation sociale. Il n’est pas dangereux, il ne menace pas la sécurité et l’ordre public. Non, le voile intégral est contraire à notre ordre social et nous ne l’acceptons pas.
Il faut le dire – le dire haut et fort – et le dire partout. Ici, bien sûr, mais aussi et surtout là-bas. C’est un long combat, un combat difficile, au nom de vraies valeurs. Et dans ce combat-là, il n’est pas permis d’avancer masqué. C’est au nom de l’égalité et de la justice qu’il faut dire non au voile intégral. Non aux femmes qui le portent. Mais surtout, non aux militants qui le défendent. Et non aux sociétés qui l’imposent.
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