dimanche 17 janvier 2010

Des tags "anti-minarets" sur le domicile du maire de Strasbourg


LEMONDE.FR avec AFP | 11.01.10 | 16h00 • Mis à jour le 11.01.10 | 16h03

e domicile du maire socialiste de Strasbourg Roland Ries a été tagué ce week-end d'inscriptions à caractère islamophobe, et notamment "anti-minaret", une affaire qui suscite l'indignation de la classe politique locale.Les inscriptions "Non aux minarets" et "Ries connard" ont été découvertes dimanche matin sur la façade de la maison où M. Ries est locataire d'un appartement, a précisé le vice-procureur Laurent Fabre.

"Il y avait également, en guise de signature, une croix celtique", symbole couramment utilisé dans les milieux d'extrême droite, a-t-il ajouté, précisant qu'une enquête avait été ouverte."Les voisins n'ont rien vu et il n'y a pas de vidéo-surveillance dans cette rue", a observé le magistrat. Les inscriptions ont été rapidement effacées par les services municipaux.

En novembre, suite à la polémique qu'avait suscitée en France la "votation" suisse sur l'interdiction des minarets, M. Ries avait déclaré publiquement qu'il ne voyait "aucune raison"d'interdire aux musulmans de Strasbourg de doter d'un minaret leur future mosquée, actuellement en construction. Le chantier en cours de réalisation, approuvé par la précédente municipalité UMP, ne prévoit pas de minaret.

"ON PEUT ESPÉRER QUE CE SOIT UN ACTE À CARACTÈRE ISOLÉ"

Selon son directeur de cabinet, Patrick Pincet, M. Ries, qui n'était pas chez lui ce week-end, devrait déposer plainte. "Il était à la fois gêné pour ses voisins et un peu inquiet quant à la tournure que peut prendre un débat sur une question certes sensible, mais qui vient le chercher jusque chez lui, ce qui n'est pas dans la tradition politique française", a déclaré M. Pincet."On peut espérer que ce soit un acte à caractère isolé, même s'il y a une signature politique."

Roland Ries a reçu le soutien de plusieurs élus municipaux et notamment du tandem UMP auquel il a succédé à la tête de la municipalité.
L'ancienne maireFabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin, a qualifié d'"inadmissible" l'inscription de ces "tags insultants". L'ancien maire adjoint et actuel chef de file de l'opposition, Robert Grossmann, a condamné "avec la plus extrême fermeté (cette) agression par tags".

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